Photo : Nacer Hannachi De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Hommage au défunt Abdelkader Toumi, reconnaissance aux artistes locaux et régionaux, et reconnaissance encore et encore… Tels sont les principaux traits qui ont caractérisé l'ouverture samedi soir de la 4ème édition du Festival international du malouf de Constantine au théâtre régional de la ville. Fergani, Benani, Dib El Ayachi, Serri et de nombreux adeptes et novateurs de cette musique ont assisté à l'ouverture de cette manifestation dans une salle pleine à craquer - l'entrée libre a contribué sans conteste à remplir la salle-, et ils ont été davantage applaudis peu avant la première note andalouse.La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a dépêché son représentant en la personne de M. Bendamache qui a prononcé en son nom une brève allocution, faisant un rappel notamment de la décision de la tutelle à continuer l'élan entrepris depuis 2005 quant à l'institutionnalisation des manifestations culturelles. «120 festivals sont répertoriés à travers le pays», devait se féliciter l'orateur mettant en exergue le nombre croissant des événements culturels et artistiques localisés à Constantine dont 7 manifestations soutenues par le ministère de la Culture.Pour sa part, le wali, sans trop se focaliser sur le Festival du malouf qui est acquis, dira qu'il voudra que «la culture soit une priorité dans une ville historique riche par ses réalisations artistiques et culturelles. Elle doit constituer un poumon pour faire valoir un développement économique. C'est notre conviction». «La wilaya de Constantine poursuivra son soutien indéfectible à la promotion de l'action culturelle», ajoutera-t-il pour soutenir son propos.Après l'ouverture protocolaire, le relais est donné aux artistes pour l'entame de la soirée, au grand bonheur du public qui sera choyé. Le concert inaugural sera assuré par Djawq el âzzifat (orchestre des musiciennes) de Tunisie, sous la direction de la violoniste Amina Srarfi. Dès les premières notes, les mélomanes tomberont sous le charme de l'orchestre féminin. «C'est le premier orchestre féminin dans tout le Maghreb», nous a révélé Amina Srarfi, venue tout droit de Tunis en compagnie de ses 14 musiciennes excellant en divers instruments dont le qanun, le luth…Fille de Kaddour Srarfi, un artiste violoniste, la chanteuse et professeur de musique qui s'est consacrée à la direction de sa propre troupe féminine, a donc gratifié les présents d'un malouf «revisité». Entre un perpétuel renouvellement de registre, voire de répertoire, et un fidèle attachement aux motifs de base, les préludes et mouashahat interprétés par Djawq el âzzifat sur le tempo, nuancé et mélodique, de la diva violoniste. Les Constantinois habitués à la forme «de la ronde» andalouse sont venus à la découverte d'un autre style agrémenté par les richesses sonores imprégnées d'universalité. «Je ne suis pas entièrement d'accord avec les adeptes du malouf qui veulent le couver sans le renouveler», a avoué l'artiste peu avant sa prestation. Détentrice de plusieurs diplômes, la tunisienne à l'archet agile, excelle également dans les techniques vocales. La première partie du spectacle a été purement locale, avec du malouf maison présenté par Salim Fergani. Pendant plus d'une heure, le virtuose au luth, a envoûté les présents qui goûtaient à un pur délice andalou. Le père, Mohamed Tahar Fergani, assis au premier rang en compagnie des invités d'honneur, malgré son âge avancé, n'est pas resté insensible à la prestation de son digne héritier à qui il accordera même un discret applaudissement à la fin. Le festival devait se poursuivre hier soir avec une troupe syrienne d'Alep, outre la production constantinoise d'El Inchirah, classée 2ème lors du dernier Festival national du malouf, ce qui lui a valu sa présence à cette 4ème édition.