De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les soirées d'animations spéciales Ramadhan maintiennent leur cadence à Constantine. Les espaces publics qui abritent les différentes activités prévues par le programme tracé par l'office local des activités artistiques et culturelles tentent vaille que vaille d'attirer la grande foule notamment après la prière des taraouih. Il y en a pour tous les goûts cette année. On a même droit à des soirées humoristiques. Le rire a eu sa part dans cette programmation. Des comédiens et des comiques ont essayé de dérider les quelques personnes qui ont fait le déplacement. Le théâtre de la ville et le palais de la culture sont les principales scènes qui accueillent le gros des manifestations organisées par la direction du théâtre, l'Office communal et la direction de wilaya de la culture. Cette dernière, qui dépend du département de Mme Toumi, applique la politique du ministère en ce qui concerne l'animation artistique. Quant à cette nouvelle tendance des soirées de Ramadhan qu'on appelle les kheïmas, elles n'ont pas encore été dressées à Constantine. En fait, la ville des Ponts n'a pas encore développé cette culture des fiestas qui se tiennent dans des espaces plus ou moins privés et conviviaux. Comme à l'accoutumée, seul le café El Haouzi tente de perpétuer la tradition des foundoks de jadis en accueillant chaque soir des mélomanes et artistes qui se relaient sur la petite scène aménagée dans le café. «On se réunit ici pour nous amuser et faire profiter les adeptes du malouf. Et nous le faisons à titre gracieux», dira un artiste local qui venait de boucler son tour de chant pour cette soirée. L'horloge affichait 1 heure du matin.Toutefois, une hirondelle ne fait pas le printemps. Et ce n'est pas la naissance de deux autres espaces du genre «cafés animés» durant ce mois, et qui veulent eux aussi rompre la dure monotonie prévalant dans cette cité, qui changera grandement la donne. En fait, c'est ce qui manque à Constantine : des espaces ouverts à tous les arts et aux artistes où le public pourrait aller et venir sans devoir montrer patte blanche. Or, mis à part les lieux officiels, il n'existe guère d'endroits qui permettent à tout artiste de s'exprimer à sa guise et de rencontrer son public sans devoir signer une tonne de documents et passer les sas d'une administration. Pourtant, la majorité des Constantinois aimeraient en avoir, surtout durant le mois de Ramadan qui se prête à ce genre de rencontres conviviales. D'ailleurs, les soirées «officielles» n'attirent guère grand monde. A compter les affiches placardées dans les différents coins de la ville, on jurerait que Constantine serait vide aux heures des spectacles annoncés. Tel n'est pas le cas. Entre casaniers et indifférents, les Constantinois improvisent leurs soirées. Baby-foot, jeux de cartes, dominos les réunissent aussi bien avant qu'après le f'tour.Là, on ne peut manquer d'évoquer encore une fois la nature des programmes proposés par les acteurs culturels locaux. «Il faut intéresser la population par de nouveaux spectacles», dira un artiste, indiquant qu'«il ne suffit pas de bourrer le programme si aucun impact n'est garanti. C'est un travail de longue haleine qui devrait se préparer des mois avant l'arrivée du mois de Ramadhan». «Je suis déçu par les émissions de l'unique et ma déception est encore plus grande car je n'ai pas trouvé une bonne détente qui me convienne à travers toutes ces soirées locales», se désole un Constantinois.En ce qui concerne les distractions individuelles, le DVD reste l'unique recours pour les cinéphiles qui les achètent ou les louent. D'autres choisissent le monde virtuel de l'Internet et écument les cybercafés. Quand le réel devient invivable, il est difficile d'échapper aux chants des sirènes du Web…