La Banque d'Algérie procédera au rafraîchissement des coupures de 200 DA pour une bonne utilisation des distributeurs automatiques de billets. Algérie Poste détruirait quotidiennement environ un millier de chéquiers non récupérés par les demandeurs. Le gouvernement a annoncé hier avoir pris une série de mesures destinées à éviter la réédition des tensions constatées dans le passé au niveau des guichets des chèques postaux. C'est ce qu'on peut lire dans un communiqué diffusé par les services du chef du gouvernement, adressé à notre rédaction. Ces mesures, lit-on dans le communiqué en question, « permettront aux millions de détenteurs de comptes aux chèques postaux, constitués de salariés, retraités et boursiers, de procéder, sans entrave ni retard, au retrait sur leurs avoirs, notamment durant le mois de septembre qui verra à la fois la rentrée scolaire, mais aussi le mois sacré du Ramadhan ». Dans la foulée, les services du chef du gouvernement précisent que ces mesures, décidées lors d'une délibération regroupant toutes les instances concernées, « sont appelées à s'inscrire dans la durée et à s'améliorer avec le temps, y compris à travers le rafraîchissement de coupures de 200 DA auquel procède la Banque d'Algérie, pour une bonne utilisation des débiteurs automatiques de billets installés au niveau des bureaux de poste et agences bancaires ». Ce phénomène de pénurie de liquidités et de chéquiers revient, faut-il le rappeler, de manière récurrente à l'approche de chaque rentrée sociale. Le communiqué rapporte également l'installation prochaine d'une cellule de suivi au niveau du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, et ce, dit-on, « pour garantir la bonne mise en œuvre des mesures prises en faveur de la clientèle des chèques postaux ». Le maillon faible Une source proche d'Algérie Poste explique que la crise des chéquiers est liée plus précisément à l'affaire des « chéquiers non récupérés ». C'est-à-dire qu'il existe, d'après la même source, un sérieux maillon faible à réparer sur la chaîne de distribution. Selon notre interlocuteur, cette situation est à l'origine de la destruction d'environ un millier de chéquiers quotidiennement, et ce, pour des raisons dites de sécurité. S'agissant de la pénurie des liquidités dans les bureaux de poste, notre source laisse entendre que « la Banque d'Algérie ne répond pas en chiffres exacts aux demandes de fonds formulées par Algérie Poste ». Autrement dit, l'approvisionnement des caisses se fait « au compte-gouttes », ajoute-elle. Cette question avait provoqué une polémique, l'année dernière, entre Algérie Poste et la Banque d'Algérie. L'affaire avait été provoquée, rappelons-le, suite à une question posée par un député à l'ex-directrice générale d'Algérie Poste, Ghania Houadria. Cette dernière avait souligné, rappelons-le, que « la faute incombe entièrement à la Banque d'Algérie qui n'a fourni cette année (2007) que 40% des besoins financiers des centres postaux ». La Banque d'Algérie avait répondu alors, chiffres à l'appui. Se référant à des statistiques fournies par cette institution, il est relevé que la situation d'Algérie Poste se distinguait par de fortes demandes de retrait, une quasi-absence de versements aux guichets de la Banque d'Algérie et une faible participation (seulement 3,84% en nombre d'opérations et 2,10% en valeurs) au système de télécompensation des chèques et autres instruments de paiement. La Banque d'Algérie a ajouté que les demandes de retrait d'Algérie Poste formalisées au niveau du système des paiements ARTS sont passées de 46,630 milliards de dinars en mars 2006 à 115,127 milliards de dinars en septembre 2007, avec une pointe de 122,242 milliards de dinars en juillet 2007. La polémique a-t-elle recommencé ? Faut-il préciser que le rafraîchissement de la monnaie fiduciaire en circulation pour faire face aux fortes demandes de retraits ne date pas d'aujourd'hui. Cette même mesure a été appliquée l'année dernière à la même période, mais sans pour autant régler définitivement le problème. Le communiqué des services de la chefferie du gouvernement ne précise pas la nature des mesures prises par les pouvoirs publics afin d'éviter le récurrent problème lié à la pénurie de chéquiers et de liquidités.