Photo : Riad Par Ali Boukhlef L'état va-t-il restituer aux citoyens les armes réquisitionnées ? En partie, oui. Interrogé hier en marge des travaux de l'Assemblée populaire nationale, le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, n'écarte donc plus la possibilité de voir certains citoyens récupérer leurs armes. A une condition : habiter dans une zone à forte activité terroriste. «Le dossier n'est pas directement géré par le ministère de l'Intérieur. On ne fait qu'exécuter une décision du ministère de la Défense», a-t-il précisé avant d'indiquer que «dans les régions où le terrorisme est toujours présent, des gens demandent la restitution de leurs armes pour pouvoir se défendre. On leur redonnera les armes».Avec l'apparition du terrorisme, les autorités militaires avaient réquisitionné les armes à feu de nombreux citoyens, notamment les fusils de chasse. Depuis plusieurs mois, des citoyens de plusieurs régions demandent aux autorités la restitution de leurs armes. Sur un autre chapitre, le ministre de l'Intérieur a affirmé que le délai pour la finalisation de l'établissement du passeport biométrique n'est finalement pas défini. «Nous avons jusqu'à novembre 2015», s'est-il contenté de répondre à une question. En revanche, Dahou Ould Kablia a indiqué que 600 daïras sont déjà équipées en matériel nécessaire pour les besoins de l'opération. Pour le reste, il a assuré que trois entreprises sont en train de concourir pour l'obtention du marché de l'installation des équipements entrant dans la confection du passeport et de la carte d'identité biométriques. En attendant, a-t-il insisté, «les citoyens peuvent se faire délivrer des passeports traditionnels pour une durée de deux ans». Pour la première fois depuis le lancement de la polémique sur la loi criminalisant le colonialisme, Dahou Ould Kablia a livré sa réflexion : «Cette criminalisation ne repose pas sur un acte juridique.» Selon lui, «le code pénal algérien, postérieur aux faits incriminés, ne disposent pas de dispositions allant dans ce sens, d'autant plus qu'il n'est pas rétroactif». «Ce qui est demandé, c'est une condamnation morale», a-t-il poursuivi. «La France a commis des actes abominables, des crimes contre l'humanité. C'est pour cela que des associations et des personnalités demandent à la France de faire acte de repentance, qu'elle fasse des excuses. C'est l'objectif à atteindre», a-t-il dit.