Une semaine s'est déjà écoulée depuis le lancement de la 3ème édition du Festival international de la musique diwan, une semaine de belles rencontres clôturée mardi dernier par celle de Tinariwen avec le public algérois. Connus au niveau de la scène internationale, les bluesmen du désert ont littéralement enflammé la foule hystérique venue admirer pour la première fois le groupe mythique des Touaregs rebelles. Le concert est prévu à 21h, mais le public a commencé à affluer dès la fin de l'après-midi, créant un rassemblement impressionnant devant l'entrée du théâtre de verdure du bois des Arcades. Longues files d'attente, bousculades et impatience ont caractérisé ce concert tant attendu. Vers les coups de 20 heures, le théâtre ouvre finalement ses portes pour un public dont le nombre dépasse de loin les capacités du théâtre en plein air. Une fois les gens installés, les organisateurs du festival dévoilent leur petite surprise pour cette soirée finale : le commissariat du festival a rendu hommage au défunt maalem Benaïssa, leader du groupe Diwan Dzaïr, à travers la projection d'un court-métrage de 20 minutes. Le silence s'installe. Tous les yeux sont rivés sur l'écran qui retrace une partie du parcours artistique du maalem. Le public revoit l'artiste, fidèle à son goumbri, sur scène accompagné de son groupe. Quelques minutes plus tard, la légende du blues touareg fait son entrée sur scène. L'ambiance est indescriptible. Une centaine de jeunes envahissent la piste de danse. Ibrahim Ag Lahbib, leader charismatique de Tinariwen, donne le ton de la soirée avec ses riffs de guitare saturée. Il servira en guise d'intro le titre Imidiwen (compagnons) extrait de leur dernier album éponyme. Difficile de résister au son ensorcelant et agressif de Tinariwen. Le groupe enchaîne avec Amakassoul. Le public ne perd pas le rythme et fusionne à merveille avec les musiciens du désert. Malgré la chaleur étouffante, la piste de danse ne désemplit pas. Les musiciens enchaînent les morceaux. Ibrahim Ag Lahbib chantera également le titre Lulla qui se distingue par un solo de guitare infernal. En parfaite symbiose avec le jeune public algérois, Tinariwen s'amuse à changer le rythme pour monter la cadence. Le groupe s'éclipsera de la scène le temps d'une pause, mais sera vite ramené par les cris des jeunes qui réclamaient haut et fort «Tiwariwen, Imazighen». Les compagnons d'Ibrahim, sans Abdellah le guitariste qui était absent, remontent sur scène. Cette fois Tinariwen jouera deux titres avant d'annoncer la fin de la soirée, qui n'en sera pas une en fait. C'était juste pour monter un peu plus la fièvre jusqu'à l'ultime note qui se taira vers 23h30. Le public en redemande, mais c'est véritablement la fin. Par ailleurs, il faut souligner que pour cette 3ème édition du Festival international du diwan, la programmation s'est distinguée par la qualité de ses invités et le volet conférences qui a apporté un plus à l'événement, ainsi que le ciné-musique. W. S. La fausse note Ayant attendu trois heures avant le début du concert, les jeunes venus admirer Tinariwen se sont retrouvés à batailler avec les agents de sécurité.Regroupés devant le portail fermé et bien qu'ils aient leurs billets d'entrée en main, ils se sont vu refuser l'accès au théâtre. Des mesures de sécurité impressionnantes ont été mises en place pour cette soirée finale, mais hélas au détriment du public. Des bagarres ont même éclaté au niveau de l'établissement, et cela quelques minutes avant l'ultime show. De plus, à la fin du concert, le public avait du mal à quitter le théâtre, car si l'intérieur a été sécurisé, et même trop, il n'en était rien de l'extérieur. W. S.