De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La résidence universitaire entre passé et avenir, entre apogée et décrépitude culturelle et scientifique, entre berceau de la science, confrontation pacifique des idées et fief de tous les intégrismes, autant d'idées, d'indicateurs et de repères qui incitent à la réflexion et au débat au sujet de l'état actuel de la résidence universitaire. Devenue un simple dortoir où se morfondent les étudiants, favorisant l'émergence de conflits récurrents, de tensions sociales et de confrontations politiques et idéologiques dans la violence, la résidence universitaire n'est plus ce qu'elle était dans le temps. Partant de ce constat terrifiant et terrible, les responsables du secteur des œuvres universitaires tentent de décortiquer cette situation afin d'esquisser les solutions et les remèdes à appliquer pour sortir la résidence universitaire de cette léthargie et lui redonner le rôle qui lui est dévolu. Un rôle de prolongement naturel du milieu universitaire qui prend en charge «le remodelage et le façonnement de la personnalité culturelle de l'étudiant et son épanouissement total», note un enseignant de l'université d'Oran. Il ajoutera que «l'étudiant ne trouve plus dans la résidence cette ambiance culturelle, musicale joviale et ses forums de discussions à multiples vocations. C'est le chaos total». Les responsables de la direction des œuvres universitaire d'Es Sénia organiseront un séminaire national aujourd'hui et demain à la salle Talahit Bakhlouf (IGMO) regroupant d'éminents spécialistes et chercheurs universitaires pour débattre de cette question. En plus de cette thématique, les participants seront appelés à imaginer les meilleures voies pour promouvoir les activités culturelles, scientifiques et sportives au sein de la résidence universitaire. Un défi difficile mais pas impossible à relever, tant il est vrai que les difficultés et les enchevêtrements socioculturels au sein des résidences ont beaucoup compliqué la situation. «Nous ne sommes pas arrivés encore à un point de non-retour. Fort heureusement, l'idée est d'inciter à une révision de la politique d'animation et de sensibilisation des résidences universitaires en étroite collaboration avec l'université, partie prenante de ce situation», note un enseignant, chef du département de lettres arabes à l'université d'Es Sénia. Plusieurs spécialistes et chercheurs universitaires, notamment du CRASC et des universités d'Alger, d'Oran, de Mostaganem, de Sidi Bel Abbès et de Tlemcen, participeront à cette manifestation scientifique de grande importance. Parmi les intervenants, on citera le docteur et anthropologue Miliani Hadj, le docteur Kada Mohamed, chercheur dans les arts dramatiques à l'université de Mostaganem, le professeur Makhlouf de l'université de Bordj El Kiffane et tant d'autres. Les participants verront également la projection d'un documentaire sur la question où des enseignants, des gestionnaires du secteur des œuvres universitaires ainsi que des étudiants des résidences universitaires se prononcent sur la question. Les organisateurs du séminaire ont également pris la résidence de Blebouri Saïd comme échantillon pour dire qu'il existe des résidences où l'activité n'a pas totalement disparu. Le cas de cette résidence est assez appréciable avec une radio interne, un club d'audiovisuel, un club de dessin et des arts plastiques, des clubs sportifs de volley-ball, handball, etc. Les anciens gestionnaires du secteur seront récompensés à travers une cérémonie en hommage aux services rendus au secteur par le passé. Le séminaire sera sanctionné par la lecture de recommandations des participants.