De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les analyses médicales dans les CHU sont inexistantes dans la majorité des unités d'examens de Constantine. Les malades sont obligés de solliciter le privé. Les établissements de santé publique ne prennent en charge que les analyses médicales dites «standard». C'est-à-dire les examens relatifs à la teneur de la glycémie, des triglycérides, du groupage… Le CHU Ben-Badis assure les analyses biochimiques et microbiologiques. Quant aux analyses spécialisées, elles sont pratiquées uniquement dans le secteur du privé. Plus précisément dans les laboratoires qui ont trouvé leur bonne place aux côtés des cliniques privées, dont le rôle en quelque sorte est de fournir ce que le secteur sanitaire public ne peut garantir aux malades, du moins jusqu'ici. Mais les prix des analyses sont souvent hors de portée des bourses moyennes. A titre d'exemple, le prix d'un test de glucose revient à plus de 200 DA chez le privé alors qu'en milieu public, il n'excède pas les 5 DA. Certes, certains malades évitent le parcours du combattant pour s'assurer une analyse à l'hôpital et ce, en raison des files d'attente qui s'y allongent chaque matin dès 8 heures. Mais le plus souvent, c'est le manque de spécialités qui repousse les malades vers l'extérieur. L'insuffisance en marqueurs tumoraux et autres réactifs oblige les malades chroniques à alourdir leur peine en déboursant plus qu'il n'en faut. Une situation qui n'a pas encore trouvé une issue surtout quand il s'agit des patients admis à l'hôpital pour des traitements de longue durée. En effet, la pénurie des réactifs sévit en milieu hospitalier. La dernière en date est celle survenue en septembre 2010. Elle a contraint les patients à débourser de fortes sommes. Sur un autre chapitre, un professeur au CHU estime que le recours au privé n'est pas uniquement justifié par l'absence de moyens dans les centres d'analyses hospitaliers. «Parfois, les résultats sont remis en cause par les médecins qui insistent sur un examen parallèle pour confirmer le diagnostic préétabli», dira-t-il. «Les machines au CHU tournent à plein régime, ce qui n'est pas sans conséquence sur la fiabilité des tests», ajoutera le professeur. Toutefois, certains malades qu'on a accostés aux alentours des laboratoires privés diront qu'il «vaut mieux payer cher, fût-ce pour des tests élémentaires». Car ils se disent circonspects quant à la fiabilité des analyses effectuées au CHU. Les causes de ce manque de confiance n'incombent pas à l'absence de compétences chez le corps médical en exercice. Loin s'en faut, affirment nos sources, «c'est la charge quasi pesante sur les machines qui fait que parfois les résultats sont ratés».Par ailleurs, pour ce qui est des analyses de biologie moléculaire, on apprend que le CHU Ben-Badis pourrait prochainement bénéficier d'une unité, selon des sources proches du secteur. Cet acquis contribuerait sans nul doute à la couverture de la quasi-totalité des analyses… Croisons les doigts.