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Quel recours pour les parents ?
Une directrice d'établissement scolaire privé et son mari maltraitent un enfant
Publié dans La Tribune le 15 - 11 - 2010

Certificat médical en main, attestant des psycho-traumatismes avec angoisse, des joues et oreilles rouges, la maman du petit Amine Nouacer se demande comment réparer le préjudice commis à son enfant de huit ans et demi. Mme Soraya Nouacer accuse M. et Mme la directrice de l'école privée «Eveil scolaire» de Hydra de maltraitance à l'égard de son fils. Selon elle, les faits remontent au 4 novembre dernier. Suite à une foulure au pied, contractée lors d'une séance de sport hors de l'établissement scolaire, la maman demande à Amine de ne pas aller à celle, obligatoire, de l'école le lendemain. Resté avec six de ses camarades, «sans surveillance dans l'établissement, ils auraient, selon les dires de la directrice, jeté la corbeille à papier et touché aux cartables de leurs camarades absents», raconte Mme Nouacer. Ce qui s'apparente à un jeu d'enfant prendra des dimensions inquiétantes. Convoqués dans le bureau de la directrice de l'établissement le lendemain, les enfants accusent Amine. L'élève de CM1 (4e année primaire) tente de s'expliquer. «La directrice le gifle à trois reprises. Puis ce fut le tour du mari de le gifler, de le bousculer, de le jeter par terre et puis de lui asséner deux coups de poing à l'épaule et à la cuisse. Il l'a même menacé d'électrocution avec un câble arraché à l'ordinateur. Et pour l'humilier, la directrice le met dans une classe des tout-petits et le traite de monstre», relate la maman émue. Devant de telles pratiques, elle refuse de se taire. Première étape, elle tente de déposer une plainte au niveau du commissariat. «Ils ont refusé d'enregistrer la plainte et demandé un certificat médical d'un médecin légiste. Alors que c'était le week-end. Et de nos jours, il est
difficile de les toucher», explique-t-elle. «J'ai déposé une plainte au niveau du ministère et prochainement je me rendrai à l'Académie», poursuit-elle. Deuxième étape. Du côté de l'établissement scolaire, «ils ont tout nié. Ils me disent que mon enfant invente ces histoires. Et, aujourd'hui, ils m'inondent de SMS pour ne pas retirer mes deux enfants de l'école. Je les ai retirés tout de même», peste-t-elle en affirmant qu'elle est prête à aller loin pour dénoncer ces agissements. Au-delà de cette histoire personnelle, à l'heure des projets de loi sur la protection de l'enfant et de l'observatoire national, la violence à son égard reste un sujet malheureusement récurrent. Et d'autant plus grave quand il survient dans un établissement scolaire et émane d'un personnel censé être «capé» en matière de pédagogie. L'apprentissage et l'éducation par le «bâton» sont une politique révolue. Aucune «bêtise» ne peut justifier le recours à la violence. Même face à des enfants turbulents. Et quand cela arrive, à quel recours ont droit les parents ? Finalement, qui protège nos enfants ?
S. A.


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