Région au statut administratif spécial, dans le cadre du protocole d'accord global signé en 2004, l'Abyei est au centre de tous les intérêts en raison de la richesse pétrolière que recèle son sous-sol. Considérée comme zone tampon et un pont reliant le Nord au Sud-Soudan, elle tiendra son propre référendum à la même date que celui qui sera organisé dans le Sud-Soudan le 9 janvier 2011. La population d'Abyei doit aussi faire son choix entre se joindre au futur Etat du Sud-Soudan ou rester avec le Nord. Objet de toutes les convoitises, aussi bien de la part des autorités de Khartoum que de celle des anciens rebelles du Sud, l'Abyei s'est vu modifier ses frontières à deux fois par la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. Le Nord et le Sud, en désaccord sur les limites de cette grande région, avaient sollicité la Cour permanente d'arbitrage de La Haye après des heurts meurtriers en 2008. L'Organisation des Nations unies a déployé, de son côté, des soldats de la paix pour prévenir de nouvelles violences. Des négociations autour de l'Abyei se déroulent entre le gouvernement de Omar El Béchir et le chef des ex-rebelles du SPLM Salva Kiir. Une rencontre entre les deux parties, sous l'égide de la communauté internationale, est prévue pour la semaine prochaine. C'est à Abyei que se trouve l'immense gisement de Heglig, exploité par une compagnie chinoise et qui produit 250 000 barils par jour, l'équivalent de la moitié de la production totale du Soudan. Les résultats du référendum dans cette région pétrolifère détermineront l'avenir politique et. économique du Nord et du Sud-Soudan. L. M.