Photo : S. Zoheir Par A. Lemili La sélection nationale algérienne est, à chaque fois qu'elle s'apprête à aborder un rendez-vous, la seule à ne se faire connaître que par la «qualité» de son infirmerie. Laquelle, par ailleurs, prend des allures d'hôpital de campagne à mesure que les matchs prévus ont plus d'importance. Comme dans tous les cas de figure touchant à cette même sélection, nombreux, si ce n'est la majorité des acteurs gravitant à sa périphérie, sont ceux qui se croient obligés de serrer les coudes et de faire dans l'unanimisme en s'efforçant de faire croire qu'elle part confiante ou hésitante vers un test et peu importe qu'il s'inscrive dans la compétition officielle ou la préparation selon qu'elle a des joueurs amoindris par des blessures, rétablis sommairement ou tout simplement éclopés. Toutes les équipes nationales du reste du monde vivent, il serait plutôt anormal que cela ne soit pas le cas, le risque d'absence pour des raisons de blessure et bien souvent certaines ont rejoint des compétitions avec des footballeurs qui fourbissent pour la première fois leurs armes sans pour autant que le coach ne s'arrête de s'épancher à travers les médias en martelant ses regrets et ses «si…. ». Ceci pour la simple raison que nul n'est indispensable et nul n'est irremplaçable dans une équipe où règne en premier le collectif même si le talent individuel ou la valeur intrinsèque des uns et des autres contribuent énormément à consolider ledit collectif. Ainsi si Rooney (et c'est arrivé) ou Messi (également) et encore, exemple plus convaincant, Ballack sont absents, leurs entraîneurs ont fait avec et bien au contraire ont permis de découvrir de vrais talents dormants et, dans le meilleur des cas, confirmé ceux déjà connus et gardés en réserve jusqu'à ce que se présente l'opportunité. Même les tabloïds les plus branchés sur le sensationnel, la rumeur, etc…ne font plus leurs manchettes des bobos d'une star quelle que soit sa dimension. Or, dans le cas de la sélection nationale algérienne, avec le coach et peu importe de qui il s'agit, l'opinion publique a l'impression d'avoir en face plus le médecin ou le chef de service d'un établissement de santé qu'un technicien dont le rôle est seulement et surtout de préparer son équipe mais aussi de faire avec des impondérables et trouver des solutions permettant de faire comme s'ils n'ont jamais existé. Malheureusement comme Saadane naguère, Benchikha aujourd'hui justifie les ratés de la sélection très souvent en anticipant et soulignant qu'il lui manque certains joueurs essentiels, lesquels constitueraient des maillons incontournables dans sa stratégie. Ce qui n'est pas faux, mais trop gros comme couleuvre à avaler d'autant plus que l'argumentaire est le fait d'un coach qui, dans l'euphorie de sa désignation, avait laissé croire en une rupture avec le passé. L'expérience de Laurent Blanc en France est là comme le démenti le plus flagrant à la démarche d'A. Benchikha. Le coach français a pratiquement entamé sa mission avec des inconnus, des revers, des critiques. Pourtant. La différence : il n'a pas compté sur les anciens, réputés inamovibles, et n'a surtout pas composé avec eux. Mais c'est vrai qu'il n'est pas tenu par le résultat immédiat comme un vulgaire entraîneur de notre championnat national éjectable au premier mauvais résultat. Comme il n'est pas tenu, face à un microphone et aux caméras, de soutenir qu'il a postulé au poste non pas par devoir national, mais parce que c'est un challenge qu'il estimait en mesure de relever. Quoi qu'il en soit, Benchikha pourra toujours compter sur ses blessés. Ils seront toujours là pour justifier les contre-performances de la sélection nationale.