Le président Abbas a affirmé qu'il n'accepterait pas une reprise des négociations sans un gel de la colonisation spécialement à El Qods. Les conditions d'une reprise des pourparlers avec Israël, interrompus depuis fin septembre, ne sont pas réunies. «Si Israël veut revenir aux activités de colonisation, nous ne pouvons pas continuer. Il faut que le gel de la colonisation englobe tous les territoires palestiniens et en premier lieu El Qods», a fait savoir Abbas. Les négociations directes entre palestiniens et israéliens, relancées le 2 septembre, ont été interrompues quelque trois semaines plus tard. Israël s'est permis de relancer les colonies en pleins pourparlers. Depuis, les Palestiniens exigent avant de reprendre les discussions, un nouveau gel de la colonisation, y compris dans la Ville sainte, annexée en 1967 par l'Etat hébreu. Récemment le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait dit accepter d'envisager un autre moratoire de 90 jours sur les constructions de colonie en Cisjordanie contre une généreuse enveloppe de mesures de soutien sécuritaires et diplomatiques des américains. Netanyahou se permet de supprimer El Qods d'un éventuel nouveau gel. Abbas a indiqué qu'il attendait toujours une réponse des Etats-Unis sur les résultats de leurs efforts pour obtenir ce fameux moratoire. «Jusqu'ici, rien d'officiel n'est parvenu de l'administration américaine.» La proposition américaine prévoyant la livraison par Washington de 20 avions de combat supplémentaires à Israël. Mercredi, l'émissaire américain David Hale a fait part au président Abbas, pour la première fois officiellement, d'«une série d'idées et de propositions américaines pour relancer le processus de paix». Abbas a répété que les Palestiniens n'avaient «rien à faire» avec cette trop généreuse offre américaine aux Israéliens. «Nous avons dit aux Américains que nous n'avions rien à faire avec leur marché. Nous refusons le fait de lier ces marchés à la reprise des négociations» dira-t-il. «S'il s'agit de donner des armes à cette partie ou telle autre, cela nous ne l'acceptons pas.» Abbas a également rencontré samedi au Caire le chef des renseignements égyptien, Omar Souleimane, chargé du dossier de la réconciliation inter-palestinienne. Le Fatah et le Hamas sont en discorde depuis la querelle pour le contrôle de Ghaza en juin 2007. «Jusqu'ici, nous ne sommes pas parvenus à un accord avec le Hamas», a déclaré Abbas, affirmant que le mouvement islamiste a fait machine arrière sur certaines positions acceptées au départ. «Nous continuerons à dialoguer à tous les niveaux jusqu'à revenir à l'unité nationale palestinienne». Cette unité sans laquelle, l'avenir des palestiniens serait des plus incertains. M. B.