De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar «Cinéma de femmes et femmes dans le cinéma au Maghreb», voilà le thème retenu cette année pour la sixième édition des rencontres cinématographiques de Béjaïa qui se tiendront du 28 de ce mois au 2 juin prochain à la maison de la culture Taos Amrouche. Le cinéma «féminin» dans les trois principaux pays du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc), qui sera ainsi mis à l'honneur, fera l'objet de plusieurs projections, de communications et de tables rondes. Quel regard portent-elles sur leurs sociétés respectives ? Comment sont-elles perçues dans leur pays ? Quelle est la place de la femme dans les sociétés maghrébines ? Voilà les questions qui se seront soumises au débat à cette occasion. «Des professionnelles (réalisatrices, scénaristes, actrices, critiques ou techniciennes) présenteront leurs films et parleront de leur métier, de leurs difficultés quotidiennes et de leurs espoirs. Elles mettront la lumière sur la réalité de la condition féminine en Afrique du Nord», souligne Abdenour Hochiche, président de l'association Project'heurts qui organise cet événement, au cours d'un point de presse où il avait dévoilé le programme de ce 6e rendez-vous. En ouverture, El Bab, un court métrage (CM) de l'Algérienne Yasmine Chouikh, et Vivantes, un film de Saïd Ould Khelifa, serviront d'exergue à cette thématique. La soirée tunisienne comprend deux CM (le Rendez-vous de Sarra Abidi et Wara El Blaik de Sonia Chamkhi, en l'occurrence) et un long métrage (LM), Bedwin Haker de Nadia El Fani. Les cinéastes marocaines présenteront le Poteau (Imane Douayou) et Shift+Supp (Jihane El Bahhar) dans la série du court métrage, et Deux femmes sur la route (LM) de Farida Bourquia. La Pelote de laine (CM de Fatima Z. Zammoum) et la Maison jaune (LM de Aomar Hakkar) donneront un aperçu de la situation de la femme en Algérie. De nombreux documentaires qui traitent de la violence exercée contre les femmes, mais aussi de leurs résistances et des cultures locales sont également au menu de cette manifestation. On citera notamment Violences contre les femmes de Sid Ali Mazif, Hnifa, une vie brûlée de Ramdane Iftini et Sami Allam, Allez Yallah de Jean-Pierre Thorn et Croissant de Cherfeddine Ghizlane. En matière de formation, trois ateliers sont programmés : le premier consacré à l'initiation aux techniques cinématographiques sera encadré par Kamel Yaïche, le second dédié à l'écriture sera animé par Tahar Chikhaoui (enseignant et critique tunisien) et Jean-Pierre Morillon (enseignant et directeur littéraire français), et le troisième portera sur la relation entre la réalisation et la production. Notons par ailleurs qu'une soirée sera consacrée à l'œuvre du cinéaste algérien Merzak Allouache qui présentera son expérience aux participants. Le cinéma d'animation au profit des enfants, les projections en plein air dans les campus universitaires et les forums sur les métiers du cinéma sont aussi prévus comme de coutume.