La générale de la pièce théâtrale Arrêt fixe, écrite par le dramaturge M'hamed Benguettaf et mise en scène par Ivan Romeuf du théâtre de Lenche de Marseille (France), a été présentée samedi soir au Théâtre national algérien (TNA) en langue française. Les deux principaux personnages, un condamné à perpétuité (Abdelkader) et son gardien de cellule (Messaoud), joués par les comédiens Haïder Benhassine et Mourad Oudjit, se sont produits dans un décor orientaliste, marqué par des tapis traditionnels, des instruments folkloriques et des tabourets, sur un fond de luth, joué en direct par le musicien Mohamed Zami. La scène s'est déroulée dans un cercle fermé sombre dans lequel les protagonistes étaient entourés du public qui suivait le jeu théâtral d'une manière assez proche, donnant l'impression que tout le monde (public et comédiens) se trouvait dans une situation où chacun avait un rôle à jouer. Les deux comédiens se sont distingués par leur souplesse et leur dynamisme, voix et expression du visage, ce qui a honoré le texte de la pièce, un texte plein de messages, de métaphores et de symboles sur une réalité sociale, culturelle et politique vécue par tout un chacun dans la société. D'une durée d'une heure et demie, cette représentation s'inscrit dans le cadre d'un accord d'échanges culturels entre le TNA et le théâtre de Lenche, portant sur plusieurs volets, dont des échanges de visites entre compagnies théâtrales, des cycles de formation en techniques théâtrales et en gestion d'entreprise culturelle. Dans ce cadre, le TNA sera représenté, pendant le mois d'octobre à Marseille, par quatre pièces théâtrales, dont Arrêt fixe, outre des séances de lecture d'extraits poétiques de noms connus dans le domaine national du verbe, et ce, en vertu de «la carte blanche» donnée par le théâtre de Lenche afin de «rapprocher les deux rives méditerranéennes à travers une expérience théâtrale». «J'étais séduit en lisant le texte de la pièce, sa situation m'a beaucoup intéressé, car c'est une pièce proche de l'absurde mais sur un fond réaliste», a indiqué le metteur en scène Romeuf lors d'une rencontre avec la presse. Il a affirmé avoir constaté chez les comédiens une volonté d'aborder les sentiments en interprétant un personnage. «Ces comédiens n'ont pas peur d'aborder les sentiments sur scène, contrairement aux comédiens actuels qui jouent sur les planches françaises», a souligné M. Romeuf, ajoutant, par ailleurs, qu'il envisage d'entamer plusieurs adaptations de romans d'auteurs algériens, à l'instar du défunt Rachid Mimouni.