Dans un entretien accordé à nos confrères de l'APS, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a indiqué que l'état actuel du marché gazier en Europe, avec une offre abondante de la Russie et l'arrivée d'autres fournisseurs sur ce marché très porteur et où la demande est constante, «n'est pas de nature à mettre en danger les exportations de gaz algérien». Et Yousfi d'expliquer que plusieurs projets ont été réalisés ou sont en cours de l'être, pour renforcer les capacités d'exportation de gaz naturel vers l'Europe. Depuis 2005 et 2008, les exportations respectives des gazoducs Pedro Duran Farrell (GME, vers l'Espagne) et Enrico Mattei (Transmed, vers l'Italie) sont en mesure d'acheminer vers l'Europe des volumes significatifs de gaz algérien additionnels. Le ministre rappelle que les investissements réalisés par Sonatrach pour le renforcement de ses capacités de production et d'exportation de gaz naturel s'inscrivent dans une vision «à long terme» et qu'ils ne dépendent pas de «conjonctures» ou de «circonstances particulières» et «ponctuelles». Pour Youcef Yousfi, la rentabilité de ces projets ne peut-être évaluée que sur une période de «20 à 30 ans», la production de GNL issue des trains de liquéfaction en construction n'interviendra que dans un horizon de «deux à trois ans». Il dira que «nous sommes optimistes» quant au «timing de nos projets» car la croissance de la demande devrait bientôt être au «rendez-vous avec le redémarrage de l'économie des principaux pays consommateurs». Ce qui devrait absorber le surplus actuel, a-t-il ajouté, précisant que «Sonatrach explore actuellement les débouchés potentiels les plus valorisants, le groupe pétrolier national comptant prospecter, selon lui, tous les marchés qui offrent une valorisation intéressante, y compris le marché asiatique». Au plan interne, le ministre de l'Energie et des Mines a souligné qu'un certain nombre d'actions seront prises pour améliorer la sécurité énergétique de l'Algérie, avec l'intégration des énergies renouvelables dans cette stratégie : «Intensifier l'effort d'exploration pour accroître nos réserves d'hydrocarbures, introduire et développer les énergies renouvelables, la disponibilité à long terme des hydrocarbures et la nécessité de diversifier nos sources de production d'électricité.» Il a ajouté que le renchérissement du prix du pétrole et les obligations de préservation de l'environnement «participent également de cette stratégie» de développement et de diversification des sources d'énergie. Les mesures qui seront prises pour intensifier l'effort d'exploration s'articulent, selon lui, autour du «renforcement des moyens humains et matériels de Sonatrach, l'augmentation des capacités nationales en matière de services pétroliers et parapétroliers, ainsi qu'un partenariat basé sur une vision à long terme en multipliant les appels d'offres, tout en étant attentifs à l'évolution des conditions à réunir et en mesure d'attirer les investisseurs potentiels.» Y. S.