Elles sont devenues incontournables et considérées comme une aubaine par les femmes travailleuses. Celles-ci ne pourraient en effet exercer leur métier si, en plus d'avoir un foyer à gérer, elles ont un ou des enfants en charge qu'elles ne peuvent abandonner à leur sort. Les crèches et les garderies sont tout indiquées pour soulager les mères et leur faciliter la tâche. Le créneau n'a jamais été aussi porteur ; il faut dire que dans le passé la configuration de la société n'était pas la même que celle d'aujourd'hui. C'était l'époque de la grande famille qui se soutenait et s'entraidait, les enfants étaient automatiquement laissés aux soins de la grand-mère ou de la tante. A l'ère de la famille micro cellulaire, elles sont peu nombreuses les femmes qui sollicitent leurs proches pour la garde de leur progéniture. L'alternative s'est imposée avec la création de ces institutions qui ne cessent de se multiplier au fil des ans. Les municipalités ont ouvert les portes les premières pour permettre aux femmes travailleuses de confier leur(s) enfant(s) à des personnes qui s'en occuperaient durant leur journée de travail. On ne peut parler de celles-ci comme étant des puéricultrices mais leur rôle était méritoire du fait qu'elles suppléaient les mamans dans la surveillance des petits lorsque ceux-ci n'étaient pas encore en âge d'être scolarisés. Mais au lieu de se développer et d'offrir de meilleures prestations, les crèches publiques ont stagné et seuls leur proximité du domicile et leur tarif jugé abordable continuent de motiver certaines femmes. Elles sont de plus en plus nombreuses, ces dernières années, à opter pour les crèches privées qui sont censées offrir de meilleures garanties. Des particuliers ont compris l'importance de ces lieux et le besoin grandissant des mères exerçant à l'extérieur. Ils y investissent régulièrement dans ce domaine, sans pour autant remplir les exigences contenues dans le cahier des charges. Les normes sont loin d'être respectées et les pouvoirs publics ne l'ignorent pas. Des opérations de contrôle ne manqueraient pas de faire ressortir toutes les lacunes en matière de prise en charge et de sécurité des enfants, ce qui conduirait certainement à la fermeture de nombreuses crèches. Du moment qu'on laisse faire, les privés ont toute la latitude d'en créer à tour de bras. R. M.