Les pays arabes tentent au Caire d'accorder leurs violons sur l'initiative d'Union pour la Méditerranée, lancée en grande pompe par le président français et reprise par l'Union européenne. Le projet qui se veut une tribune pour créer une harmonie entre les deux rives de la Méditerranée et qui est rebaptisé "Processus de Barcelone: Union pour la Méditerranée" a soulevé à la fois de l'espoir mais aussi des appréhensions chez les pays du Sud. C'est dire que rien n'est acquis pour le moment, d'autant qu'ils ne veulent pas jouer le rôle de figurants. En effet, le projet en lui-même ne peut être dissocié du volet politique ou déjà la présence d'Israël est mal perçue par bon nombre de pays arabes. Ces derniers étaient en conclave dans la capitale égyptienne, samedi dernier. Une première réunion, jugée nécessaires par les participants. C'est le cas de l'Algérie, représentée par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Le ministre a souligné, à l'issue de la rencontre du Caire, que "cette réunion est utile dans le sens où elle a permis aux pays arabes d'approfondir l'examen du projet d'union pour la Méditerranée et d'échanger les points de vue sur ses contours, ses objectifs et son architecture institutionnelle". La partie arabe soumettra prochainement des propositions à la partie européenne, a-t-il indiqué, ajoutant qu'une réunion arabe de haut niveau sera organisée à la veille de la réunion de Slovénie, prévue les 9 et 10 juin, pour "définir une position arabe commune". C'est ce qui est recherché en premier, en tout cas, avant le rendez-vous de Paris le 13 juillet prochain où Nicolas Sarkozy doit inaugurer le projet d'UPM. Le partage des postes et des sièges au sein de ce nouveau projet n'a pas fini de susciter des désaccords avant même la rencontre de Paris. Mais il semblerait que les choses commencent à rentrer dans l'ordre, puisque, à en croire le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abou El Gheit "les ministres arabes ont salué l'idée que l'Egypte assure la co-présidence de l'Union". Il a déclaré également, espérer que "le président égyptien Hosni Moubarak accepte l'idée d'une co-présidence avec son homologue français Nicolas Sarkozy". Mais la principale préoccupation est que le sort de cette nouvelle initiative n'achoppe pas comme c'était le cas avec le dialogue euroméditerranéen lancé en 1995 dans le cadre du processus de Barcelone. D'où cet intérêt des pays arabes à se concerter sur tous les aspects véhiculés par ce nouveau projet pour établir réellement une passerelle entre le Nord et le Sud de la Méditerranée.