De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La saisie par la Gendarmerie nationale, il y a quelques jours dans une villa de Oued Zied (10 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya de Annaba) de 100 tonnes de cuivre en câbles et en tubes a donné lieu à une enquête qui, apprend-on de sources autorisée, s'étendrait jusqu'à la wilaya de Tébessa. En effet, le magnat de la ferraille, au domicile duquel les éléments de la Gendarmerie nationale ont découvert cette importante quantité de cuivre, aurait des liens avec un réseau qui active dans toute la région et qui s'est spécialisé dans le vol des câbles téléphoniques d'Algérie Télécoms, de la Sonelgaz ou de la SNTF. Le réseau en question composé, selon les mêmes sources, d'une dizaine de personnes s'occuperait de la collecte de la «marchandise» volée par des jeunes habitant la région pour ensuite l'exporter de manière illégale par la frontière Est vers la Tunisie toute proche. Ces derniers temps, les gardes-frontières ont resserré l'étau autour des contrebandiers qui se sont repliés pour écouler leurs marchandises à l'intérieur. Le magnat de la ferraille de Oued Zied a été pour eux le receleur qu'ils cherchaient, une sorte de bouée de sauvetage pour leur activité illégale et nuisible pour l'économie nationale. Celui-ci s'occupait de rassembler de grosses quantités de cuivre avant de procéder à la vente au prix fort de cette marchandise volée. Les services spécialisés de la Gendarmerie nationale qui ont présenté le receleur à la justice, laquelle l'a placé sous mandat de dépôt, poursuivent leur enquête et rien n'a encore filtré sur leurs investigations, car ils préfèrent la boucler avant de communiquer quoi que ce soit aux médias. Les victimes de ces vols, Sonelgaz, Algérie Télécoms et SNTF, ont dépêché leurs techniciens suite à une convocation par le procureur de la République pour reconnaître les biens volés et, à partir de là, qu'il soit procédé à leur restitution. Rappelons que, ces derniers temps, la SNTF et Sonelgaz se sont plaints à plusieurs reprises auprès des services de sécurité pour vols de câbles, la première a été amenée à effectuer des travaux de réparation d'urgence pour remettre en service la signalisation, la seconde pour rétablir des milliers d'abonnés. Cela avait occasionné des dépenses évaluées à plusieurs milliards de centimes en plus du manque à gagner engendré par les lignes en dérangement.