Le mouvement Ennahda a tenu son 4ème congrès, hier à l'hôtel Hilton (Alger), sous le slogan «pour une pratique politique sérieuse et responsable». En présence de délégués, de membres fondateurs, dont Smaïl Boughazi, actuel conseiller à la présidence de la République, et des représentants des partis politiques, notamment Bouguerra Soltani, président du MSP, accompagné de Abderrezak Mokri, Salah Goudjil (FLN), et Mohamed Boulahia (El Islah), ainsi que des personnalités nationales, dont l'ancien ministre de la Communication Abdelaziz Rahabi, et des représentants du corps diplomatique, les travaux du congrès ont démarré, sous la présidence de l'actuel SG Fateh Rebiai, aux environs de 15 heures. Le congrès intervient dans une période de stabilité du parti, a indiqué son SG, en infirmant la présence de luttes internes au sujet de la ligne politique de la formation. Le quatrième congrès qui a été précédé par des pré-congrès régionaux et l'université d'été qui se poursuit encore à Blida paraît sans enjeux, puisqu'il n'y aura pas d'élection du SG du parti qui ne sera connu que 21 jours après, soit lors de la prochaine session du conseil national (madjliss echoura). Nonobstant l'élection de la composante de ce dernier et du bureau national, le congrès aura à adopter le rapport moral et financier du SG sortant, un nouveau statut et à émettre de nouvelles propositions réglementaires et politiques, a indiqué M. Rebiai. Lors d'un point de presse, le secrétaire général n'a pas livré la position de son parti à l'égard de l'élection présidentielle affirmant que «cela relève des prérogatives de la nouvelle direction qui prendra la décision au moment opportun». Concernant la révision constitutionnelle, il a affirmé que la position sera connue une fois le projet rendu public. En réfutant avoir déclaré que la réconciliation nationale a échoué, il a indiqué que «la Charte pour la paix et la réconciliation nationale nécessite une dynamisation», et qu'«elle a besoin de mesures pratiques», en se disant disposé à participer à un éventuel débat à ce sujet. Sur un autre plan, le mouvement appelle au rejet de la loi de finances complémentaire pour 2008, à cause des taxes et impôts sur 26 produits et des augmentations sur d'autres, mais aussi à cause de l'ouverture au privé de l'importation et de la commercialisation des boissons alcoolisées. Abordant la crise qu'a connue le pays, le responsable du parti islamiste a indiqué qu'«elle n'est en réalité que le fruit des idées destructrices et l'expression de l'échec de ceux qui ont fait de la mort et de la destruction leur manière de vivre». Tout en dénonçant la criminalité du terrorisme, Fateh Rebiai a «imputé au pouvoir la responsabilité du manquement au règlement des effets de la tragédie nationale», en réaffirmant que la réconciliation nationale demeure «la solution idéale». A. R.