De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Les partisans du sénateur-mouhafadh Zitouni sont revenus hier à la charge pour tenter de récupérer le siège de la mouhafadha à Annaba, occupé par les redresseurs depuis près de deux mois. Les assaillants, qui s'étaient d'abord rassemblés dans des cafés situés à la place d'Armes, avaient fait mouvement vers le siège de la mouhafadha, puis s'étaient arrêtés sur le trottoir d'en face à hauteur du siège de l'APC. Ils étaient près d'une cinquantaine, menés par un certain D. M., qui était, selon certaines informations, prêts à tout pour reprendre par la force ce symbole du FLN à Annaba. Très vite, des militants du vieux parti s'étaient rassemblés devant la mouhafadha pour défendre cet «acquis» et empêcher coûte que coûte toute intrusion à l'intérieur du siège. La tension est montée d'un cran lorsqu'un petit groupe s'est détaché des assaillants ; il s'est tout de suite ravisé de peur d'être la cible des défenseurs de la mouhafadha. Le chef de file des redresseurs, M. Bendjedid Mohamed Chérif, président de l'APC d'El Hadjar, a réussi à désamorcer la crise en allant vers les assaillants avec lesquels il a longuement discuté. Certains, convaincus, ont rebroussé chemin et quitté les lieux, d'autres, ne voulant rien reconnaître, sont restés sur place, promettant d'en découdre avec les redresseurs qu'ils qualifient de putschistes. Entre-temps, alertés, les services de police ont déployé un dispositif de sécurité et de prévention incluant des agents en civil pour parer à toute éventualité. Après avoir été débouté par deux fois par la justice, le sénateur-mouhafadh ne lâche pas prise et ne baisse pas les bras ; il continue à mobiliser ses troupes pour une éventuelle reprise du siège de la mouhafadha qui représente tout pour lui. Les redresseurs, de leur côté, sont déterminés à aller jusqu'au bout quelle que soit la situation : «Nous y sommes et nous y resterons, nous déclare un des meneurs du mouvement. Nous sommes des militants de ce parti depuis plus de trente ans et rien ni personne ne nous délogera de “notre” siège».Cependant, au niveau de la direction nationale du vieux parti rien n'a encore été décidé. Atermoiements, politique du wait and see, pourrissement et usure ont fait que la situation se dégrade de jour en jour au niveau local.