Photo : S. Zouhir De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Dans deux ou trois semaines, la wilaya de Tizi Ouzou connaîtra les premières récoltes de pomme de terre de la saison 2010-2011. Celles de l'arrière-saison. Une bonne partie de cette récolte constituera un produit de semence, ou comme l'appellent les spécialistes, de multiplication. C'est que la wilaya de Tizi Ouzou consacre beaucoup de sa pomme de terre à la multiplication au point que même les wilayas limitrophes sont approvisionnées, selon les responsables de la production agricole au sein de la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya qui citent les wilayas de Bouira, Boumerdès, Béjaïa et Sétif comme celles qui reçoivent la pomme de terre de différentes catégories de la wilaya de Tizi Ouzou. Environ 60% de la production de la pomme de terre de semence de Tizi Ouzou vont vers ces quatre wilayas, selon Abderrahmane Ouali, chef de service au sein de la DSA chargé de la production agricole qui précisera que pour cette fin de l'année 2010, il s'agira de la récolte de quelque 340 hectares sur les 530 destinés à la production de la pomme de terre de multiplication, comme prévu dans le contrat de performance de la wilaya dans cette filière. Au total et pour la campagne 2010-2011, la Direction des services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou prévoit l'ensemencement de pas moins de 1 710 hectares pour une prévision globale de production de quelque 375 000 quintaux de pomme de terre de différentes qualités. 530 hectares sont destinés à la pomme de terre de semence alors que les 1 180 hectares restants produiront la pomme de terre de consommation, toujours selon M. Ouali qui citera par ailleurs les intempéries obligent les agriculteurs à traiter leur produit continuellement et qui retardent l'opération de plantation, comme principal obstacle à une marche régulière de la production de ce tubercule dans la wilaya de Tizi Ouzou. La nature géographique de la wilaya, au relief accidenté, empêche un développement plus important de cette filière qui a besoin d'espace assez large. Une géographie qui empêche l'existence de grandes superficies destinées à la pomme de terre, dit encore le responsable du secteur de l'agriculture qui inclut également le prix élevé des engrais dont souffrent les agriculteurs, et ce, malgré le soutien de l'Etat à raison de 20 % de sa valeur. Les responsables de l'agriculture au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou s'attendent, cette année encore, à dépasser les prévisions contenues dans le contrat de performance de la filière de la pomme de terre comme lors de la campagne précédente, celle de 2009-2010 qui a enregistré un dépassement des prévisions en termes de superficie ensemencée et de quantité de produits récoltés. En effet, avec des prévisions d'ensemencement de 1 525 hectares de pomme de terre toutes saisons (primeur, saison et arrière- saison) et toutes catégories confondues (consommation et multiplication) pour une production de 347 000 quintaux de pomme de terre, la wilaya de Tizi Ouzou s'est retrouvée avec un résultat positif avec pas moins de 1 646 hectares de terres ensemencées qui ont donné une production de près de 380 000 quintaux de pomme de terre, dépassant largement les prévisions lancées l'année dernière.C'est la tendance prise ces dernières années par la production de ce tubercule dans la wilaya de Tizi Ouzou, mais force est de constater que cette tendance haussière dans la production ne s'est nullement répercutée sur son prix sur le marché, surtout que la pomme de terre reste l'aliment le plus prisé par les petites bourses de plus en plus nombreuses dans cette wilaya. Abderrahmane Ouali explique ce phénomène par l'existence d'intermédiaires, parfois trop nombreux, qui interviennent entre les agriculteurs et les commerçants détaillants, provoquant des hausses de prix parfois vertigineuses, comme quand elle a été affichée durant plusieurs jours à 100 dinars le kilogramme. Le système de régulation des produits agricoles à large consommation, le Syrpalac, un dispositif mis sur pied par les pouvoirs publics pour réguler le marché de la pomme de terre mais aussi l'oignon, en période de crise, ne réussit pas toujours à maintenir un prix raisonnable de ce produit de large consommation, particulièrement quand les intermédiaires se révèlent nombreux et sans scrupules, y compris à l'égard des pauvres malheureux. Y aura-t-il un jour un système infaillible pour protéger le consommateur, le seul à payer dans ce genre de situation ?