De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La problématique de la réouverture des salles de cinéma à Constantine s'est encore posée avec acuité, hier, lors d'une émission radiophonique de la chaîne locale, sans que les responsables du secteur apportent des éclairages convaincants. Les feux des projecteurs étaient braqués sur le 7ème art et son devenir à Constantine, mais les débats n'ont pas apporté leur lot de satisfactions aux cinéphiles. Pis, le représentant de l'Assemblée populaire communale (APC), M. Sagouga, estime que «la population affiche un désintérêt pour le grand écran, car les supports CD et DVD ont fait que les jeunes ne cherchent plus à fréquenter les salles». Situation consternante, certes, mais plus consternante est la passivité des responsables. En effet, côté des officiels, rien n'a été fait pour intéresser ces jeunes. Certes, la décennie noire a freiné l'élan cinématographique à l'échelle nationale, mais des associations locales activent encore en dépit de leur budget assez réduit. Toutefois, la remise en activité des salles de projection n'est pas pour demain, selon le directeur de la culture au niveau de la wilaya, ajoutant que la priorité demeure la récupération de ces espaces. Le projet est déjà ficelé. «Un plan d'urgence a été activé dans ce sens. Le wali étant le second acteur après la tutelle à élaborer un planning qui permettra dans les plus brefs délais aux cinéphiles de retrouver ces lieux», indiquera-t-il. Constantine dispose de sept salles de cinéma, dont six au chef-lieu de wilaya. Seules deux d'entre elles, la cinémathèque An Nasr et Cirta, appartiennent à la Direction de la culture. Les quatre autres sont le bien de la municipalité qui les a recouvrées en 2007 après une cession «catastrophique» aux opérateurs privés. Selon les représentants de la commune, les «quatre salles, qui sont désormais le bien de la municipalité, attendent leur restauration pour leur éventuelle location». Cependant, l'APC et la Direction de la culture divergent à propos de la future gestion des salles de cinéma. Si, pour le représentant du ministère de la Culture, le directeur de wilaya de la culture, M. Foughali, la gestion des salles devrait revenir à la tutelle locale, et ce, en attendant l'approbation du projet de loi sur le bureau de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et qui est valable pour toutes les salles du pays, pour les responsables communaux chargés de ce volet, les salles sont la propriété de la commune qui entend donc les réhabiliter et les gérer. In fine, les bobines cinématographiques ne se dérouleront pas de sitôt dans la ville des Ponts. Récupération ou stand-by réglementaire ? Seules les futures orientations promises par Mme Toumi pourraient lever le voile sur le grand écran à Constantine, en berne après avoir causé des dégâts financiers sans véritable compensation.