Photo : M. Hacène Par Ali Boukhlef C'est une première dans l'histoire de la lutte des Palestiniens pour leur indépendance. L'Algérie a abrité, pendant deux jours, un symposium international de soutien aux détenus palestiniens.Deux jours durant, les 600 participants à cette rencontre, dont de nombreux anciens détenus palestiniens, ont discuté de tous les problèmes liés à l'une des plus graves problématiques qui se posent à la communauté internationale. Plus qu'une rencontre de soutien, ce symposium de deux jours a aussi été l'occasion, pour de nombreux journalistes et observateurs, de prendre connaissance des énormes difficultés que vivent les 7 000 détenus palestiniens dans les geôles israéliennes. On apprend, par exemple, à travers les confessions d'ex-prisonniers, que l'armée israélienne utilise près de 150 méthodes de torture. Rien que cela ! Pis, les autorités sionistes ne reconnaissent que très exceptionnellement le statut de réfugié politique. La liste des dépassements est très longue. La Palestine détient, également, le triste record des plus anciens prisonniers de guerre. Les frères Barghouthi sont, par exemple, en détention depuis 1978. Soit trente-trois ans de vie passées dans les cellules sionistes. A ce record, Marwan Barghouthi en ajoute un autre : il compte, à lui seul, 67 condamnations, dont une majorité à la peine capitale. Le plus illustre des prisonniers palestiniens, qui concentre en lui l'essentiel des espoirs de l'union des Palestiniens, est l'une des rares figures médiatiques des prisonniers d'Israël. C'est pour faire connaître au monde entier le calvaire de cette population carcérale que les participants au symposium d'Alger ont décidé, dans les résolutions synthétisant les travaux, de se consacrer à la médiatisation de cette question. Cela en plus de la possibilité de constituer des groupes qui devront défendre les droits de ces détenus. Le prisonnier sous l'occupation «symbolise la résistance et la lutte de la nation. La prise en charge de ses droits et ceux de sa famille est parmi les devoirs les plus urgents pour les instances et organisations nationales, régionales et internationales qui doivent les défendre par tous les moyens», indique ainsi le communiqué qui a sanctionné les travaux.Un appel a également été lancé pour «internationaliser la campagne, partant de la nécessité de susciter l'intérêt autour de cette question de manière à mettre fin aux souffrances des prisonniers, accélérer leur libération, rapatrier les corps des martyrs et faire la lumière sur le destin des disparus, et ce, à travers les organisations humanitaires». Sur le plan de l'information, les participants ont recommandé de «tirer profit au maximum de l'arme de l'information au service de cette cause par l'unification, notamment des terminologies» utilisées. En tout cas, ce symposium pourra servir de fer de lance à une campagne mondiale pour la libération des détenus palestiniens.