Avec seulement une part de 4% du PIB et un chiffre d'affaires ne dépassant les 50 milliards de dinars, les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) se classent en termes de PIB derrière l'industrie qui, elle, ne représente que 5%. Ainsi, au même titre que le secteur industriel, le développement des NTIC en Algérie se fait de manière très lente et dans certains segments de l'économie nationale, elles sont quasiment absentes. D'ailleurs, selon les chiffres du département de Moussa Benhamadi, seulement 20% des PME ont recours au réseau internet. Un chiffre qui confirme encore une fois le faible recours des entreprises privées aux TIC. Et pourtant, ce secteur a réussi à montrer son efficacité sous d'autres cieux. Les TIC ont, en effet, contribué à l'essor de nombreux pays, étant donné que leur développement constitue l'un des cinq piliers principaux (en plus de l'éducation, de la gouvernance, du climat des affaires et de l'innovation) de l'économie fondée sur la connaissance (EFC). Un projet qui tarde à se concrétiser en Algérie. L'EFC est donc aujourd'hui à l'image des TIC. Leur développement se fait à pas très lents. L'échec qu'a essuyé l'opération Ousratic (un PC par famille) dans sa première édition, les perturbations cycliques signalées dans le réseau internet, comme c'est d'ailleurs le cas actuellement, témoignent de cette lenteur et de la faiblesse de la qualité de service offerte. Comment réussir à changer cette donne, se mettre au diapason de ce qui se fait ailleurs en matière de TIC et rétablir cette déconnexion ? Le développement des services en ligne au sein des administrations et la sensibilisation des populations au rôle stratégique des TIC ne suffisent pas. D'autres actions doivent être assurées en amont à travers des qualités de services à la hauteur des attentes des utilisateurs des TIC pour arriver à édifier la société d'information, un sujet qui ne cesse d'être abordé dans les discours sans être effectivement pris en charge. Où en est-on en matière de e-santé, e-paiement, e-services, e-formation ? Loin, même très loin des ambitions affichées. Quand on parle de réduction de fracture numérique, ce sont tous ces points qui sont à développer. A deux ans de 2013, il reste peu de temps pour mener à terme le projet de e-Algérie 2013 pour lequel le gouvernement a débloqué des montants colossaux. A moins que les pouvoirs publics décident de rallonger le délai et pourquoi pas les enveloppes budgétaires. Ne serait-ce que pour rattraper le coup d'Ousratic 1 et sauver la face. Au point où l'on en est avec les TIC, tout est possible. S. I.