L'agrumiculture a été au centre d'une journée technique et scientifique organisée, hier, par ACI au niveau de son exploitation Garden à Chéraga, en présence de représentants du ministère de l'Agriculture, de chambres d'agriculture, de directions des services agricoles, d'instituts techniques, d'universités, d'associations, ainsi que d'agriculteurs, d'experts et d'investisseurs.Cette rencontre s'est voulue un espace de débat franc autour d'une filière qui connaît de moult difficultés, avec comme objectif de tenter de trouver une solution pour améliorer les rendements, d'autant que l'agrumiculture en Algérie a connu de belles années au lendemain de l'indépendance jusqu'aux années 80 où les exportations ont cessé, amorçant une chute libre. Après des années de baisse de la production, des efforts ont été consentis pour relancer cette filière et la développer davantage dans le but de satisfaire le marché local et pourquoi pas reprendre les exportations.Lors de l'ouverture des travaux, M. Berzigua Mohamed-Saïd, chargé des relations extérieures à ACI, a souligné le caractère important de cette manifestation qui a drainé environ 300 participants. Il rappellera que la filière est en régression puisque le pays est devenu importateur. Il affichera son optimisme quant à la sauvegarde des potentialités pour une production agrumicole moderne susceptible de satisfaire les marchés intérieur et extérieur en quantité et en qualité. Ceci grâce aux programmes initiés par le ministère de l'Agriculture mais aussi aux initiatives privées de certains investisseurs.Lui emboîtant le pas, M. Allam Rabah, président-directeur général d'ACI, a déclaré que le but de cette rencontre est de sensibiliser l'ensemble des Algériens à l'importance de l'agrumiculture. Il rappellera, en chiffres, que l'Algérie produisait 12 millions de tonnes dans les années 70 et exportait environ 400 000 tonnes et parfois 6 millions de tonnes. Actuellement, on arrive difficilement à produire la quantité que nous exportions. Pourtant, a-t-il indiqué, l'Algérie dispose de tous les moyens pour développer cette filière : terres, eau et compétences humaines. L'important est maintenant de se remettre au travail pour sa relance. Pour cela, a-t-il encore dit, «il n'y a pas de miracle. Il faut mettre en place un plan de conduite en ce qui concerne les produits phytosanitaires et la fertilisation.Une communication sur la situation et les perspectives de cette filière qui connaît beaucoup de problèmes conjoncturels et structurels en Algérie a été présentée. L'un de ces problèmes est le vieillissement du verger agrumicole : 50% des arbres sont âgés de 50 ans. Seuls 25% des plantations sont âgées de moins de 10 ans avec un niveau de productivité inférieur au seuil de rentabilité économique normative de 30 à 40 tonnes à l'hectare. Pour remédier à tous ces problèmes, un programme de développement de l'agrumiculture établi par l'Institut technique de l'arboriculture fruitière (Itaf) a été récemment adopté par le ministère de l'Agriculture. Le nouveau mode de conduite intensif en agrumiculture : les expériences espagnole et algérienne a été exposé. M. Daniel Martinez, expert espagnol, a évoqué son expérience en Algérie, affirmant que l'agrumiculture algérienne peut se développer pour peu qu'il y ait une organisation. Il faut aussi travailler. Le plus haut rendement en Algérie est enregistré par Mostaganem avec 22 tonnes à l'hectare. L'expert espagnol a réussi à obtenir cette année 40 tonnes à l'hectare, pensant atteindre 60 tonnes l'année prochaine. Ces volumes ont déjà été réalisés par certains investisseurs privés nationaux. Des programmes d'intensification pourront contribuer à développer cette filière. Les efforts se poursuivent malgré les difficultés rencontrées sur le terrain. B. A.