Une journée nationale des agrumes a été organisée, hier, au niveau de la pépinière Garden de Chéraga, à Alger, à l'initiative d'Agro-Consulting International (ACI). Cette rencontre a rassemblé un nombre important de participants : des représentants de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (Itaf), de l'Institut national de vulgarisation agricole (Inva), de Cevital Agro, de l'Institut national de la protection des végétaux, de la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma), des représentants d'ACI, des associations d'agrumiculture ainsi que d'un représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Des experts étrangers en matière d'agrumes ont tout autant pris part à la rencontre d'hier. Il s'agit de Daniel Martinez et Thomas Ruiz, expert espagnol en agrumes, ainsi que de Sylvain Piquet, chef produit herbicide Europe. Introduisant la rencontre par une allocution d'ouverture, Mahmoud Mendil, le directeur général de l'Itaf, a centré son intervention sur la situation de l'agrumiculture en Algérie. Il a donné à cet égard trois chiffres pour introduire la problématique. “Pour vous expliquer la situation de l'agrumiculture en Algérie, je vous donnerai trois chiffres”, dit-il d'entrée avant de préciser que “220 représente le niveau de rendement maximal pour les agrumes, 150 représente la moyenne de rendement nationale en matière d'agrumes et 40 constitue le rendement dans la wilaya de Mascara”. Pour Mendil, les 220 quintaux/hectare représentent en fait “des vergers situés dans des plantations qui ont en moyenne 20 ans d'âge”. Plus précis, le directeur de l'Itaf a noté que les vergers en question “sont installés dans des conditions normales et qui donnent un rendement économiquement intéressant”. “Nous sommes dans la moyenne mondiale”, explique-t-il. Evoquant le chiffre 40, attribué au rendement de la wilaya de Mascara, Mendil explique que ce chiffre résume toute la problématique “du changement climatique”. Précisant que Mascara durant la période coloniale était constitué de 12 000 hectares, mais qui se sont rétrécis à 2 500 hectares actuellement. Aux yeux de Mendil, “cette problématique nous impose de revoir l'agrumiculture”. Les besoins en eau pour les agrumes sont de l'ordre de “12 à 13 000 m2, ce qui rend certaines zones dans des conditions difficiles”, dit-il, avant d'expliquer : “Nous pourrons dégager des ressources hydriques pour ce faire.” Quoi qu'il en soit, le conférencier préconise une nouvelle forme de conduite pour parler des bonnes pratiques agricoles. De quoi s'agit-il ? “C'est la protection de l'environnement et, pour cela, il ne s'agit pas de faire de l'agrumiculture à tout prix, mais plutôt une agrumiculture durable dans un environnement stable.” Dans ce cadre, il met l'accent sur l'impératif d'“une protection intégrée de l'environnement”. “Le tout-chimique a montré ses limites, le tout-biologique a montré certaines de ses limites, il faut donc une protection intégrée de l'environnement”, explique Mendil tout en notant que l'agrumiculture en Algérie a tendance à pousser vers l'est et le centre du pays. Le P-DG d'ACI, M. Allam, qui lui a succédé, a expliqué toute l'importance de l'agrumiculture en ce sens qu'il s'agit “d'une culture aux bienfaits sur le plan social et économique”. “Elle demande plus de techniques”, explique-t-il encore. Le représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural a revendiqué la mise en place de plate-formes pour la création de centres d'excellence. Plaidant pour une intensification de la formation dans l'ensemble des filières agricoles, le représentant du ministère de l'Agriculture a écarté le manque de moyens financiers : “Le financement pour nous, c'est un accessoire d'accompagnement.” Et de noter : “Nous sommes à la recherche de compétences nécessaires pour nous accompagner dans le dispositif de supervision au recadrage de la politique agricole.”