Photo : Riad Par Badiaa Amarni L'opération d'exportation des agrumes initiée par l'Agence de promotion des exportations (Algex) a échoué. C'est le constat dressé, hier, par le directeur de la station expérimentale de l'ITAF (Institut technique de l'arboriculture) de Boufarik, en marge de la Journée nationale technique et scientifique sur les agrumes organisée par Agro Consulting International (ACI) au sein de sa pépinière Garden à Chéraga. M. Moualhi, directeur de cette station, a évoqué, entre autres raisons de cet échec, la qualité du produit qui n'est pas aux normes internationales requises. Selon lui, si on parvient à rehausser la qualité de ce produit on pourra aller dans cette voie. Car, ajoute-t-il, «nous avons un climat favorable pour l'agrumiculture dont les fruits sont reconnus et appréciés pour leur saveur». L'autre raison reste le désaccord concernant le prix du produit : les agriculteurs demandent 6 euros le kilogramme alors qu'en Europe il dépasse 5 euros. Notre interlocuteur a rappelé que cette tentative d'exportation remonte à deux années et qu'Algex a sollicité l'expertise du centre pour détecter des vergers et des fruits de qualité dans la Mitidja notamment les Washington et Thomson navels. Ce responsable a aussi déclaré que le niveau actuel de la production n'arrive pas à satisfaire les besoins locaux. Il reconnaît, par ailleurs, que les prix de l'orange enregistrés sur le marché national, entre 100 et 150 DA, sont un peu excessifs ; cela dû est à la spéculation et au système de vente sur pied. Cette journée a été l'occasion pour les spécialistes et experts, algériens et étrangers, d'échanger les expériences et de débattre de plusieurs aspects relatifs à cette filière que l'Algérie compte développer davantage. D'emblée, M. Mohamed Saïd Berreziga, consultant chargé des relations extérieures à ACI, a annoncé la présence de spécialistes espagnols et français venus parler de leur expérience dans ce domaine mais aussi du développement des traitements phytosanitaires des agrumes. Quant à M. Mendil, directeur général de l'ITAF (Institut technique de l'arboriculture fruitière), il déclare qu'en arboriculture les agrumes occupent la deuxième place après l'oléiculture. Il dira que la moyenne nationale de rendement est de 150 quintaux à l'hectare. Le rendement à Mostaganem et Tipasa est de 220 quintaux à l'hectare, tandis qu'il est de 40 quintaux à l'hectare à Mascara. Ce dernier chiffre, indique M. Mendil, explique toute la problématique des changements climatiques sur le territoire national. Il rappellera que Mascara disposait d'une superficie de 12 000 hectares réduite aujourd'hui à 2 500 hectares seulement qui, en plus, n'obtient qu'un quart de leurs besoins en eau à cause des problèmes de remontée des sels. L'intervenant explique aussi que les vergers au niveau du littoral, bénéficiant de conditions adaptées, ont des rendements acceptables économiquement. Seulement, des efforts restent à faire pour élever le rendement aux normes internationales : 18 tonnes à l'hectare. Pour sa part, M. Allam, président-directeur d'ACI a mis en exergue toute l'importance de l'agrumiculture tant sur le plan social qu'économique, car elle demande beaucoup de journées de travail et a de grandes retombées sur l'industrie. Il dira que les techniques de culture ont évolué à l'étranger, ce qui a permis d'avoir d'autres variétés. Le représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural a expliqué que sa présence dénote l'intérêt qu'accorde son administration à cette filière, rappelant le recadrage de la politique agricole en Algérie, avec pour objectif primordial d'atteindre la sécurité alimentaire, et d'améliorer la productivité de toutes les filières. C'est pour cela qu'il a appelé à la conjugaison des efforts aussi bien le secteur public que privé pour parvenir aux résultats escomptés en termes de développement de l'agriculture en Algérie. Il faut savoir que la production nationale des agrumes est estimée à 6 millions de quintaux. Les superficies de plantations, elles, sont de l'ordre de plus de 62 000 hectares, d'après une évaluation de 2005.