Un an et demi après la proclamation d'indépendance de leur pays, près de 1,6 million de Kosovars étaient appelés à voter dimanche dernier pour les premières élections législatives de leur jeune pays. Ils devaient élire 120 députés au Parlement parmi 1 265 candidats proposés par 29 listes, dont sept albanaises et huit serbes. Le taux de participation n'a pas dépassé les 47,80%, mais reste similaire au taux de participation aux élections municipales, en novembre 2009, selon la commission électorale. Des observateurs européens et internationaux avaient supervisé ces législatives et s'exprimeront certainement à la proclamation des résultats. Les premiers résultats préliminaires officiels étaient attendus pour la fin de journée d'hier. Mais déjà, l'ONG indépendante Gani Bobi donne le Parti démocratique du Kosovo (PDK) du Premier ministre kosovar sortant Hashim Thaçi en tête avec 31% des voix, suivi de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK) emmenée par le maire de Pristina, Isa Mustafa, avec 25% des voix. Au moment où le PDK revendique cette victoire, la LDK, de son côté, affirme être en tête, selon le porte-parole Arben Gashi, qui a indiqué que les chiffres avancés par son parti portaient sur les résultats après le dépouillement de 60% des bulletins de vote. Rappelons que huit des 29 listes proposées aux électeurs sont serbes. Dix sièges sont réservés à la minorité serbe estimée à 120 000 personnes. Si les Serbes des enclaves ont voté en masse - 41% à Gracanica, 48% à Strpce, 50% à Partes, 50,32% à Novo Brdo -, ceux du Nord, limitrophe de la Serbie de laquelle le Kosovo a fait sécession en février 2008, ont boycotté massivement le scrutin, a fait savoir la commission électorale. La césure entre les Serbes des enclaves et les Serbes du Nord, déjà perçue en novembre 2009, se confirme.A noter aussi que M. Thaçi domine la vie politique kosovare depuis l'indépendance, dont il fut l'un de ses principaux artisans. Les derniers sondages montraient que son avance s'amenuisait progressivement face à la LDK, son ancien partenaire de la coalition gouvernementale jusqu'à la chute du gouvernement. Le Kosovo, qui sort ruiné de la guerre civile après la partition de l'ancienne Yougoslavie, est l'un des pays les plus pauvres d'Europe et le chômage y affecte 48% de la population active, selon les chiffres de la Banque mondiale. Agences