Pour ceux ayant choisi le métier de cinéaste, l'ambition et la persévérance sont deux qualités essentielles pour se frayer un chemin dans un domaine miné d'obstacles financiers, matériels et humains. Face à l'absence de véritables vecteurs d'une dynamique cinématographique, les cinéastes algériens ont parfois recours à leurs propres moyens mais aussi à un esprit d'initiative hors pair et à beaucoup d'imagination.La nouvelle génération de cinéastes qui se spécialise dans le court métrage, un genre qui s'impose de plus en plus sur la scène algérienne, a beaucoup de mal à faire connaître ses œuvres et à les diffuser. Pour faire un film, si court soit-il, des moyens financiers sont requis mais, pour les avoir, il faut d'abord effectuer un long périple face à la réticence du Fonds national d'aide cinématographique (Fdatic). N'ayant toujours pas trouvé d'écho à leurs revendications, les cinéastes algériens n'hésitent pas à frapper à toutes les portes en quête de subventions qu'ils finissent souvent par trouver. C'est le cas de nombreux jeunes, à l'image de Noureddine Zahzah ou encore de Yaniss Koussim. Aussi, pour faire connaître les courts métrages en Algérie, des efforts sont déployés de la part des associations culturelles, à l'image de l'Auberge des cinéphiles qui organise hebdomadairement des projections au niveau du Musée national des beaux-arts. Cette initiative louable permet aux cinéastes non seulement de se faire connaître mais donne aussi l'occasion aux jeunes Algériens de découvrir les nouveautés et le travail d'autrui. Les quelques cinéclubs qui existent à travers le territoire national font également des efforts pour épauler les cinéastes, les faire se rencontrer et les mettre en contact avec d'autres intervenants, tels les scénaristes, les acteurs amateurs, les critiques et les professionnels quand ils daignent fréquenter ces cercles. Pour répondre à l'engouement que le public manifeste pur ce genre cinématographique, une projection regroupant une série de courts métrages algériens a été récemment organisée au niveau de la salle Ibn-Zeydoun drainant une foule impressionnante. Parmi les œuvres projetées, le Dernier Passager de Mounes Khemmar, El Djen de Yasmine Chouikh et Khouya de Yaniss Koussim ainsi que des courts métrages en tamazight. Dans ce sillage, le Centre culturel français d'Alger a prévu de faire de la soirée du 22 décembre prochain une soirée dédiée aux courts métrages algériens. Ces efforts sont cependant insuffisants et une implication de l'Etat est plus que nécessaire. Aussi se demande-t-on pourquoi nos institutions culturelles et les principaux responsables de ce secteur restent absents. Par ailleurs, on soulignera le grand esprit d'initiative dont font preuve les nouveaux cinéastes du court métrage qui n'hésitent pas à s'inscrire pour participer à divers festivals aux quatre coins du monde pour représenter leur pays et décrocher des prix et cela uniquement grâce à une connexion internet et un esprit de débrouillardise. Reste à attendre la mise en place de mécanismes d'aide qui permettraient à ce potentiel artistique en pleine effervescence d'exploser, car il recèle assurément des richesses qui profiteraient au cinéma algérien. W. S.