Photo : Zoheir Par Samir Azzoug L'éradication de l'habitat précaire est l'un des défis relevés par l'Etat algérien depuis 2004. Une opération de recensement des habitations dites précaires et indécentes a été menée dès 2007. Elle s'est soldée par le recensement de 553 000 «logis», dont 92 000 précaires et les autres jugées indécentes ou non conformes aux normes de construction à travers le territoire national. L'exode des populations, la centralisation et le manque de prévisions ont engendré une crise importante de l'immobilier. Une situation qui devait être assainie pour répondre aux Objectifs du millénaire sur le développement adoptés par 189 Etats (dont l'Algérie) membres de l'ONU en 2000, à atteindre en 2015. Dès le début 2010, des opérations de relogement ont été entreprises, particulièrement dans les grandes villes du pays. La capitale s'est taillé la part du lion avec la programmation pour la distribution de plus de 10 000 logements. Au cours de l'une de ses dernières sorties médiatiques, le wali d'Alger informait que 90% de la première étape de l'opération de relogement a déjà été réalisé. Plus de 8 200 familles ont bénéficié de logements sociaux ; «il reste quelques poches dans certains quartiers», notera-t-il. Mais l'opération n'a pas été de tout repos. L'importance de la crise du logement et la forte spéculation sur l'immobilier ont créé une anarchie difficilement contrôlable. Le «don» de l'Etat attise les convoitises et les couardises. Le même responsable mentionnait 1 700 dépôts de recours «non fondés pour la majorité». Ce sont les familles relogées qui demandent généralement des chambres en plus. D'autre part, de nombreux dépassements ont été enregistrés. Ce qui a poussé le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, à déclarer, en novembre dernier, que «le temps des subterfuges contre l'Etat est révolu». Et d'annoncer que des investigations sont menées pour démasquer les escrocs et les poursuivre en justice. 314 000 logements sont inscrits dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire en Algérie. Les opérations de résorption de l'habitat précaire prendront fin en 2014. Seules les familles recensées en 2007 sont concernées. Alors, inutile de construire de nouvelles baraques.