De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le n°2 du GSPC et chef militaire de la région de Haute et Basse Kabylie, l'«émir» Abd Nasser, de son vrai nom Mokhfi, a été abattu avec quatorze de ses acolytes dont les dépouilles mortelles sont en identification, au cours de l'opération des forces combinées de l'armée qui a mobilisé différents corps de l'ANP.Après avoir pilonné et bombardé les maquis pour préparer l'avancée des forces terrestres, l'armée a entrepris de cerner la zone qui abritait ce qui semblait être le quartier général du GSPC en Kabylie, avant de passer à l'offensive et de neutraliser le chef terroriste, un vétéran ayant passé quinze ans dans les rangs terroristes, et son groupe qui n'ont pu briser le dispositif d'encerclement. Il faut dire que, sur ce point, les éléments de l'ANP sont confortés par la présence militaire dans les autres zones infestées par les groupes armés activant dans la wilaya de Tizi Ouzou comme Mizrana et Yakouren où les terroristes sont empêchés de commettre des attentats pour faire diversion et desserrer l'étau sur leurs complices encerclés, comme ils ont l'habitude de le faire à chaque fois que les militaires mènent des opérations de cette envergure. Le brouillage des réseaux de téléphonie mobile dans la région répond à cette nécessité d'isoler les groupes terroristes, dans la mesure où ils n'auront pas les moyens de communiquer entre eux et de coordonner d'éventuelles actions de diversion, ni d'utiliser des téléphones cellulaires pour actionner à distance des engins explosifs. Et dans ce registre, ce n'est pas un hasard si c'est aux alentours de la localité des Issers, dans la wilaya de Boumerdès, qu'une bombe a explosé lundi dernier, blessant quatre militaires. Une tentative de diversion qui n'a pas été possible dans les fiefs «traditionnels» des groupes terroristes armés activant dans la wilaya de Tizi Ouzou. Quand les réseaux de téléphonie mobile ont été rétablis jeudi dernier à midi, d'aucuns parmi la population de la wilaya de Tizi Ouzou pensaient que l'opération militaire en cours depuis plus d'une semaine, dans les maquis de Sidi Ali Bounab, touchait à sa fin. Il a fallu attendre le lendemain, c'est-à-dire hier matin, pour que les gens redécouvrent le brouillage de ces mêmes réseaux très tôt dans la matinée. Donc, l'action des éléments de l'ANP se poursuit dans les maquis de Sidi Ali Bounab, à cheval entre les wilayas de Tizi Ouzou et Boumerdès, même si l'on parle d'un léger redéploiement plus au sud vers la localité d'Aït Yahia Moussa, le long de la frontière avec Boumerdès. Il semble que les militaires ne comptent pas desserrer l'étau sur les éléments armés qui se trouvent dans les maquis de cette zone de repli et même de transit. Aujourd'hui, près de dix jours après le lancement de cette opération, on avance que l'allègement du brouillage des réseaux de téléphonie mobile, rétabli jeudi et hier vers midi, et non pas en fin d'après-midi comme habituellement, est un signe que les militaires ont bien avancé dans leur opération et qu'ils ont «nettoyé» la zone ciblée. On dit également que cela a été fait pour permettre aux autorités d'agir au cas où la neige bloquerait la population sur les hauteurs de la région.