Moins d'une semaine seulement nous sépare du mois sacré et la question du contrôle de la qualité des produits alimentaires, mais également la façon avec laquelle ils sont proposés sur les étals, refait surface. En effet, ces dernières années, les commerçants ainsi que certains maquignons profitent de la «gourmandise» des Algériens, qui délient leur bourse sans compter, pour leur vendre des denrées alimentaires par tous les moyens, même ceux punis par la loi, et qui ne répondent pas aux normes d'hygiène et de propreté parfois. En clair, combien de commerçants proposent leur marchandise -à des prix évidemment inabordables- sur leurs étals de fortunes installés juste pour la circonstance ? Cette pratique s'apparentant désormais à un secret de Polichinelle nous permet de dire qu'il s'agit de centaines de milliers sur tout le territoire national. Cette pratique qui porte également préjudice au consommateur, en ce sens que l'absence d'hygiène, conjuguée à la faible intensité du contrôle des autorités, ne fait que générer des maladies, notamment des intoxications. Alors que le contrôle de la qualité des produits de la part des pouvoirs publics, surtout en pareilles périodes, devient légion chez nos voisins, la réalité, à vrai dire, est tout autre en Algérie. En décodé, nonobstant le nombre croissant de commerçants et de marchands ambulants, l'absence sur le terrain des agents de contrôle de la qualité des produits a permis aux vendeurs d'imposer leur loi, même au détriment de la santé du consommateur. Par ailleurs, les différentes «assurances» dans ce sens de la part des institutions concernées, entre autre le ministère du Commerce, sont, sans risque de se tromper, restées au stade de… déclarations. Il suffit seulement de compter le nombre de toxi-infections. Les statistiques fournies par la Protection civile parlent d'elles-mêmes. 67 interventions pour intoxications alimentaires à travers les différentes communes de la wilaya d'Alger durant les mois de juin et juillet derniers ont été enregistrées. Face à cet état de fait, le ministre du Commerce El Hachemi Djaaboub avait, le 7 juillet dernier, annoncé le recrutement de 1 000 agents de contrôle de qualité d'ici à 2010, soit 500 chaque année. Et de préciser que pas moins de 4 000 agents chargés du contrôle de la qualité exercent actuellement au niveau des directions du commerce. Au-delà de l'effet d'annonce, notre pays enregistre encore et toujours des intoxications : quelque 5 000 cas signalés annuellement. Où se situe alors la responsabilité ? La réponse semble être dans le camp des pouvoirs publics. En effet, El Hachemi Djaaboub a, dans ce sillage, reconnu récemment l'existence d'un manque en matière de normes de contrôle et a même affirmé que le problème reste posé. Cet aveu d'échec du premier responsable du secteur donne malheureusement un avant goût de ce que va (jusqu'à quand ?) endurer le citoyen lambda durant ce mois. En attendant une vraie politique pouvant réglementer ces pratiques (augmenter par exemple le nombre de contrôleurs et durcir les procédures de contrôle), la vigilance du citoyen reste de mise, même si parfois il est dépourvu des connaissances appropriées. S. B.