à l'approche d'échéances électorales, le FLN est saisi par une fièvre politicienne de redressement, voire de «dressage» et les comploteurs d'hier se voient victimes d'un complot, les redresseurs d'hier sont appelés à se redresser… mais jamais l'opinion publique n'a compris l'objet du «redressement». Depuis «le coup d'Etat scientifique» contre Mehri, considéré comme un rebelle, un leader qui a osé entraîner le vieux parti du «nidham» dans l'opposition, ce qui était perçu comme une «hérésie», jamais une crise au sein du FLN n'a été provoquée par une divergence politique, idéologique, programmatique qui aurait le mérite d'alimenter la scène nationale d'un débat de fond sur le devenir d'une nation, d'un parti, sur les choix stratégiques de l'Etat, sur les perspectives économiques, sociales et politiques du pays. Toutes les crises qui ont traversé le FLN et qui ont fait école depuis 1995 sont liées à des luttes de chapelles, de leadership, d'hégémonie d'une tendance sur une autre sans débat d'idées, sans confrontation entre programmes, entre visions… Seules les échéances électorales mobilisent les appareils qui, à leur tour, essayent de gagner une base ignorée, entre deux locales, deux législatives, deux présidentielles. L'échéance des législatives de 2012 réveille les vieux démons du parti, alimente sa crise cyclique, fait sortir de l'ombre des noms qui commencent à dénoncer ce qu'ils avaient approuvé lors du congrès précédent et découvrent des déviations d'une trajectoire qui n'a jamais été définie auparavant. Car la trajectoire en question n'est autre que celle de l'ambition d'individus, de groupes de personnes qui agissent en électrons libres en quête d'un pôle politique porteur, autour duquel ils se cristallisent pour pouvoir atteindre leurs objectifs électoraux. En 2010, les discours développés pour justifier une fronde contre le leader en place sont les mêmes que ceux qu'on a déjà entendus en 1999. Le FLN avec toute la composante de ses instances dirigeantes se comporte comme un appareil électoraliste et non comme un parti qui a des principes, des objectifs et un programme à proposer aux Algériens. Dans les faits, c'est le FLN qui a besoin du soutien de Bouteflika et non l'inverse. Car, pour se donner l'illusion d'occuper la scène politique, le FLN fait de son soutien au programme présidentiel une litanie, alors que le FLN, autant que d'autres partis, n'a aucune prise sur la rue qui s'adresse directement au président de la République pour poser ses problèmes. Bouteflika s'est toujours présenté comme un candidat indépendant et non celui d'un parti ou d'une coalition de partis. Est-ce pour faire taire les «mauvaises langues» qu'on anticipe sur la présidentielle de 2014 et annonce d'ores et déjà que Bouteflika sera le candidat du FLN ? Le FLN gagnerait mieux à faire sa mue, à se normaliser et se doter d'un programme alternatif qui le libérerait des discours de circonstance afin qu'il cesse d'être un comité de soutien. A. G.