Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Oran Wafia Sifouane C'est à la veille de la clôture de la 4ème édition du Festival international du film arabe d'Oran que le tant attendu long métrage Microphone a été projeté mercredi dernier à la salle Maghreb face à un public hystérique. Réalisé par l'Egyptien Ahmad Abdellah, le film d'une durée de deux heures marque la naissance d'un nouveau genre cinématographique en Egypte qui n'a rien à voir avec les classiques. Produite par Khaled Abou Nadja qui est aussi l'acteur principal du film, cette œuvre s'intéresse aux artistes dits underground vivant en Alexandrie dans l'oppression la plus totale. Après de longues années d'exil aux Etats-Unis, Khaled retourne en Alexandrie, sa ville. C'est là qu'il découvre une nouvelle génération de jeunes désabusés ayant trouvé dans l'art un moyen d'expression. Redécouvrant le nouveau visage de la ville, Khaled s'intéresse de très près à ces artistes marginalisés par l'Etat et privés de scène. Profitant de son nouveau poste au sein d'une société, il propose à sa supérieure l'organisation d'un méga show animé par ses amis. Hélas, malgré ses efforts, le projet tombera à l'eau mais sans pour autant décourager les artistes. En parallèle, tandis que Khaled se tue à organiser cet événement, il se trouve confronté à une grande déception amoureuse. En effet, sa copine, en ayant assez de sa société bourrée d'interdits et de tabous décide de quitter Alexandrie et d'aller continuer ses études à l'étranger. Khaled digère mal cette rupture inattendue et trouve refuge dans l'amitié des artistes underground. Ce film d'une durée de deux heures, bien rythmé en musique et avec un scénario bien cousu, a accroché le public. A la suite de la projection, le producteur Khaled Abou Nadja a animé un point de presse durant lequel il a tenu à affirmer qu'il est en Algérie pour représenter son film et que sa présence n'engage que sa personne. «L'Algérie est un pays que j'aime beaucoup. Je trouve que créer tout un conflit à cause d'un match d'une heure est débile et qu'on ne devrait pas s'arrêter sur cela», déclare l'artiste. On soulignera que le producteur et acteur égyptien était étonné de voir l'accueil qui lui a été réservé. D'ailleurs, lors de la projection de son film, l'orchestre a été réservé au public qui s'est manifesté en masse et a gratifié la présence d'Abou El Nadja d'une avalanche d'applaudissements. Par ailleurs, Khaled Abou Nadja se penchera sur l'état actuel du cinéma égyptien en soulignant la nécessité de booster le cinéma indépendant pour donner un nouveau souffle à ce secteur. Le public a été étonné de voir ce que les jeunes pouvaient faire et en sortant du genre classique.