Le 25 février 2010. Des coups de feu retentissent dans le bureau du directeur général de la Sûreté nationale. Ali Tounsi est assassiné. Surprise et choc. Le contexte singulier de la disparition du DGSN a troublé tout le monde. D'ailleurs, dès que l'information a commencé à circuler, les plus folles rumeurs lui ont vite succédé. Il aura fallu un communiqué du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour calmer les esprits. Le communiqué avait tenu à préciser qu'il s'agissait d'«un acte isolé» provoqué par un différend entre le défunt et son assassin présumé, le colonel Oultache, un proche collaborateur et ami de feu Ali Tounsi. Le colonel Oultache, qui était à la tête de l'unité des hélicoptères depuis près d'une dizaine d'années, aurait été pris d'«une crise de démence», selon le communiqué officiel du ministère qui a souligné que l'incident est survenu «lors d'une séance de travail, au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une crise de démence, a utilisé son arme et a blessé mortellement le colonel Ali Tounsi ; après quoi il a retourné l'arme contre lui, se blessant gravement, et a été transféré à l'hôpital. Une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les circonstances de ce douloureux événement». Ces déclarations ont provoqué la réaction de la famille de Ali Tounsi qui a tenu à souligner «avec force» que le défunt «n'avait aucun problème personnel avec son assassin, ni d'ailleurs avec quiconque. Le défunt a été assassiné froidement, lâchement et en toute conscience dans son bureau […] dans le cadre de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes». Problème personnel ou découverte d'une affaire de corruption ? Quelles sont les raisons qui ont poussé Oultache à tirer sur Ali Tounsi, ce fatidique jeudi de février 2010 ? L'affaire est entre les mains de la justice et c'est à cette dernière de répondre à toutes les questions restées en suspens. L'auteur devra répondre de ses actes devant la justice qui a la lourde tâche d'expliquer les tenants et les aboutissants de ce crime. La vérité sera connue et Si El Ghouti pourra alors reposer en paix. H. Y.