Le calme est revenu, hier, dans la plupart des quartiers de la ville et sa périphérie, hormis certains incidents sans grande gravité. En effet, des incidents mineurs ont été enregistrés dans quelques endroits de la ville et dans certaines zones de la wilaya. Dans le centre-ville, des jeunes ont tenté de s'en prendre à un hôtel dans la rue d'Arzew, mais l'intervention des policiers a permis d'éviter le pire. Dans le quartier d'El Hamri, la tension n'a pas baissé et les policiers restent mobilisés sur les lieux. Des actes isolés persistent dans certains endroits de la ville. C'est le cas aux quartiers La Bastille et Savignon où des jeunes ont brûlé des pneus à même la chaussée. Dans le quartier de Raz El Aïn, des jeunes se sont attaqués aux poteaux électriques, détruisant, au moins, cinq unités. Néanmoins, la célérité de l'intervention des éléments de la police et de la Protection civile aura permis d'éviter d'autres incidents. Dans les autres quartiers, le calme est de revenu. Mais pourquoi la situation a-t-elle dégénéré dans ces quartiers précis ? Il faut relever, à ce sujet, que les jeunes n'ont aucun repère dans ces agglomérations. Dans le quartier populaire de Ibn Sina, le seul centre de jeunes reste squatté par des groupes renfermés sur eux-mêmes et sans aucune représentativité ou crédibilité au sein de la population. Les associations, qui font couler beaucoup d'encre au sujet de leurs activités et leurs programmes en direction des jeunes, se sont avérées dépassées par les événements. Les jeunes n'ont pas quoi faire et n'ont pas où passer leurs journées moroses et empreintes d'oisiveté. Même situation dans le quartier d'El Hamri où le commerce du kif fleurit à vue d'œil et où la criminalité a atteint des proportions alarmantes. Là également, les jeunes n'ont aucun repère. Ni maison des jeunes, ni centre culturel et encore moins d'espaces de loisirs et d'attractions. Les enfants dans ce quartier risquent d'être de futurs délinquants. Les incidents de ces quatre derniers jours nous ont démontré que les enfants et les mineurs ne peuvent compter sur l'autorité parentale pour les protéger contre ces dérives désastreuses. Des gosses de 7, 8 et 10 ans prenant place parmi les manifestants, jetant pierres et prononçant des obscénités que les jeunes ont du mal à répéter, c'est cela notre réalité sociale. Place aux chantiers sociaux les plus adéquats et les plus appropriés pour endiguer ces phénomènes menaçants. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que les présentations des émeutiers ont été suspendues dans la plupart des tribunaux pour des raisons de complément d'enquête policière. On note déjà plus de 135 émeutiers qui devraient être présentées dans les prochains jours, nous dit-on. Dans la journée d'hier, les familles des émeutiers arrêtés s'agglutinaient devant les tribunaux de la ville. M. O. Un jeune tué par balle à Tiaret Un jeune a succombé, dans la soirée de samedi dernier, à une blessure par balle à l'issue d'incidents survenus dans la ville de Tiaret, apprend-on de sources sécuritaires. Le jeune homme avait été gravement atteint à l'abdomen par une balle à la suite d'incidents ayant touché le commerce de son père. Des jeunes manifestants s'en sont pris à un débit de boissons dans cette ville. Voulant se protéger, le propriétaire sort une arme qui sera subtilisée par les manifestants. Son fils sera mortellement atteint en voulant récupérer l'arme de son père. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes réelles de ce grave incident, nous dit-on. Il y a lieu de relever que la ville de Sougueur dans la même wilaya a été complètement dévastée par les manifestants. Les sièges de la daïra, le tribunal, la CNAS et la commune ont été complètement saccagés, nous dit-on.