Photo : Riad De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Afin de dénoncer les casseurs et d'encadrer pacifiquement le mécontentement des populations suite à la flambée de la mercuriale, la société civile «se réveille» finalement de son émoi en organisant hier plusieurs actions à travers nombre de localités de la wilaya de Béjaïa. La mairie de Barbacha et le tissu associatif local ont encadré une marche de protestation pour dénoncer les actes de vandalisme et appeler à une meilleure régulation du marché des vivres. L'appel, qui a réuni près d'un millier de citoyens, a eu un écho favorable auprès des populations, lesquelles en ont profité pour désigner du doigt les spéculateurs et leurs sbires qui s'attaquent aux biens de la collectivité. Prenant la parole à cette occasion, le président de l'APC a exhorté les participants à faire preuve de vigilance, soulignant sa disposition à accompagner leur lutte pour la sauvegarde de leur pouvoir d'achat. «La casse ne règlera pas les problèmes. Il faut, au contraire, agir pacifiquement pour situer toutes les responsabilités et isoler les fauteurs de troubles», insiste Saddek Akrour en sa qualité de premier magistrat de cette localité montagneuse. A Akbou, un comité de la société civile, réunissant des élus locaux, des acteurs associatifs et des sages de la région, a également organisé une journée de protestation pour «freiner la casse des biens publics et offrir un encadrement adéquat aux légitimes revendications sociales initialement exprimées par les protestataires». Au chef-lieu de wilaya, les associations ont déjà commencé à s'organiser pour investir le terrain afin de faire prendre conscience aux jeunes de la réalité des choses. «Les voleurs et les pilleurs profitent de ces scènes de violence pour se servir et détruire les biens communs», avertissent les membres de trois associations de masse qui ont déjà entamé un travail de proximité dans ce sens. A Darguina, des citoyens armés de gourdins ont empêché in extremis un incendie ciblant le siège de l'APC. Excédées par tant de méfaits et de dégâts, de plus en plus de voix appellent au calme et accusent ouvertement les spéculateurs et gros bonnets du marché noir d'être les provocateurs et les instigateurs des actes de vandalisme qui visent des biens publics et privés. Par ailleurs, les mesures d'urgence prises samedi dernier par le gouvernement pour juguler la hausse des prix de certains produits alimentaires ont eu un écho favorable auprès des commerçants. De nombreux grossistes, qui se sont exprimés hier sur les ondes de la radio Soummam, n'ont pas caché leur satisfaction des décisions adoptées par le conseil interministériel. «Ça fait plaisir de nous délester de toutes ces taxes pour arrondir nos bénéfices et permettre au consommateur moyen de boucler ses fins de mois», dira textuellement l'un deux au microphone de la radio locale.