«Trop bourré ? Votre voiture ne sera pas prête à faire un tour», titre le journal américain The Washington Post, qui souligne que c'est la technologie de l'antiterrorisme qui va contribuer au renforcement de la sécurité routière. Les éthylotests antidémarrage existent déjà, mais, là, les chercheurs veulent développer une méthode qui ne nécessitera pas d'action particulière du conducteur. Des capteurs installés dans la voiture qui permettront de vérifier le taux d'alcool et réagiront quasi immédiatement pour empêcher la voiture de démarrer si la personne au volant a trop d'alcool dans le sang.Le Washington Post relève que cette technologie est directement liée aux progrès réalisés dans le domaine de l'antiterrorisme. En effet, des techniques de détection de la moindre substance explosive potentiellement dangereuse ont été développées pour prévenir et neutraliser tout attentat. «Si vous pouvez le faire avec des explosifs, vous devriez être en mesure de le faire avec n'importe quel type de détection, y compris l'alcool et des drogues», explique au Washington Post Richard Bloom, un expert antiterrorisme qui préside le Conseil de sécurité de l'aviation civile et le comité de gestion de la Transportation Research Board. «Nous sommes à cinq-sept ans de pouvoir l'intégrer dans des voitures», a déclaré Robert Strassburger, vice-président pour la sécurité de l'Alliance of automobile Manufacturers, un regroupement d'entreprises du monde automobile. Une technologie similaire existe déjà : le bracelet anti-alcool qui fournit une estimation de l'alcoolémie grâce à la transpiration. Mais ce bracelet n'effectue des contrôles que toutes les 30 minutes. Pour les voitures, «les chercheurs voudraient que cela ne prenne même pas un tiers de seconde», souligne The Washington Post. En France, l'alcool est tenu pour responsable d'un tiers des accidents mortels, selon la Sécurité routière. «Extrapolés à l'ensemble des accidents corporels enregistrés en 2009, on estime ainsi le nombre d'accidents corporels en présence du facteur alcool à 7 665 et le nombre d'accidents mortels à 1 171.»