Tous les acteurs de la filière avicole avancent que la désarticulation du système de transformation de la production de volaille est grandement à l'origine de surcoûts qui alourdissent la structure des prix à la consommation. De ce fait, cela pose un problème de taille aux pouvoirs publics en matière de politique de régulation du marché et de la qualité des produits avicoles. Devant un telle situation, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural vient de décider d'étendre le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) à l'aviculture. La procédure repose sur l'achat, par le biais des abattoirs publics et privés, de la surproduction de volaille au prix de référence de 150 DA hors taxe le kilo, et de constituer ainsi un stock de régulation. En d'autres termes, cette initiative vise à éponger le surplus de production et à mettre sur le marché des quantités stockées à des périodes de forte demande, protégeant ainsi le revenu des aviculteurs et le pouvoir d'achat des consommateurs comme cela a été le cas pour la filière pomme de terre qui vit sa troisième année d'application de ce système, qui a donné entière satisfaction aux producteurs. Pour la mise en œuvre du système de régulation dans la filière avicole, le ministre de l'Agriculture Rachid Benaïssa a expliqué qu'il sera nécessaire de mettre en place des partenariats entre les abattoirs publics et privés et les aviculteurs avec la possibilité d'élargir le crédit R'fig à la filière avicole. Ce dernier a, par ailleurs, tenu à assurer les représentants du Comité national interprofessionnel de la filière avicole qu'il a reçus, hier en son siège, sur la disponibilité de son département à étudier les voies et les moyens d'améliorer le marché et l'approvisionnement des aviculteurs en aliments, ainsi que les capacités de stockage. Le comité a, pour sa part, salué l'initiative du ministère relative à l'organisation des rencontres de concertation et de dialogue pour développer la filière avicole. Selon un communiqué du département de Rachid Benaïssa, les participants à cette rencontre ont mis l'accent sur la nécessité d'une meilleure organisation de l'approvisionnement en intrants (maïs et soja) afin d'éviter la spéculation sur l'aliment de bétail, «en vue d'améliorer leur organisation d'une manière durable, la production de viandes blanches et de répondre ainsi aux besoins croissants de la population», a soutenu le ministre. Rappelons, enfin, que cette rencontre avec les représentants de la filière avicole intervient après celle consacrée à la filière pomme de terre. Un cycle de rencontres qui touchera d'autres filières, a-t-on appris. Z. A.