Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad La jeunesse trouve rarement du travail au niveau de cette wilaya, vit mal, est mal logée, n'a pas où aller pour se distraire, faire du sport et lire et elle rencontre de grandes difficultés pour changer d'air et partir vivre ailleurs. Et les quelques structures de la jeunesse dans la wilaya de Tizi Ouzou sont restées les mêmes depuis des années. Les jeunes ne s'y bousculent pas pour diverses raisons. Par exemple, les Offices des établissements de jeunes ex-CIAJ (ODEJ) ne répondent pas à la demande, étant peu disponibles, mal répartis sur le territoire (disparités entre régions) et parfois même sous-équipés, et celles en projet de réalisation ne voient pas le jour. C'est le marasme pour cette frange dynamique qui ne demande qu'à se mettre en valeur dans une région naturellement riche et disposant de très bonnes conditions de production intellectuelle, économique et culturelle. La wilaya de Tizi Ouzou affiche un taux officiel de chômage de 25,6%, le réel taux attendu reste à être rendu public. Il suffit de s'inquiéter, même sommairement, du nombre de plus en plus important de toxicomanes et des milliers de jeunes désespérés qui recourent à la violence et autres dangereux maux sociaux pour se rendre compte de l'ampleur du désastre qui frappe ce potentiel de l'avenir du pays. Les solutions préconisées sont inadéquates et n'arrivent pas à contenir les nouveaux phénomènes qui empoisonnent la jeunesse. Même si l'on reconnaît que l'investissement fait partie des seuls moyens pouvant ralentir le chômage, on ne fait rien de pertinent sur ce plan à Tizi Ouzou où les conditions d'investissement deviennent insoutenables. L'histoire des 100 locaux par commune, par exemple, a très mal tourné. Le résultat de cette opération engagée par le Président dans le cadre du programme de résorption du chômage durant la campagne présidentielle d'avril 2004 est catastrophique. Des «contraintes» sont, là aussi, évoquées pour ne rien faire. Sur 6 700 prévus, on a été incapables de livrer les 1 000 locaux avant le début de l'an dernier (2010). A Draa Ben Khedda, à 11 kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya, les 126 locaux n'ont pas encore vu le jour. Retard dans le lancement des chantiers, manque d'entreprises et nombre important de chantiers en cours, manque d'assiettes foncières pour l'implantation du programme, mauvais choix de terrain et absence d'engouement de la part des entreprises qualifiées présentes dans la région, sont entres autres «contraintes» dans la gestion du programme.Cela dit, le parc obsolète des structures de la jeunesse de la wilaya de Tizi Ouzou est d'environ 200 unités (entre le secteur public et privé), le taux d'encadrement de jeunes dans ces établissements est d'un éducateur pour 8 000 jeunes environ, selon des chiffres officiels. «Heureusement» qu'il y a la rue, les salons de coiffure et les cafés maures pour «tuer» le temps.