Photo : S. Zoheïr Par Faouzia Ababsa Une conférence nationale des cadres syndicaux de la wilaya d'Alger était prévue dans les prochains jours. Mais, compte tenu de la situation caractérisée «par des rumeurs et certains appels», la Centrale syndicale a instruit le secrétaire général de l'Union de wilaya d'Alger (UW) de tenir une rencontre dans l'urgence. Salah Djenouhat, réélu lors du dernier congrès de l'UW, qui présidait hier la réunion au siège de l'ex-Foyer civique, l'a bien précisé : «Cette rencontre revêt un caractère d'urgence, compte tenu de la situation et du climat général qui prévalent. C'est une réunion de sensibilisation et de mobilisation pour assainir le climat dans le monde du travail.» Il a été demandé aux cadres syndicaux d'Alger, venus par centaines, d'être présents sur les lieux de leur travail «dans un climat sain et de solidarité». Pour couper court à toute tentative de justifier la moindre manifestation, M. Djenouhat, qui est également secrétaire national chargé des finances, de l'administration et du patrimoine de l'UGTA, a indiqué que, hormis deux ou trois problèmes au niveau d'Alger, il n'y aucun tracas. «En dehors des orientations, des instructions et des appels de l'UGTA, ne répondez aux sollicitations de personne.» Salah Djenouhat a indiqué que des comités de veille et de vigilance allaient être installés au niveau des Unions territoriales situées dans les zones industrielles de Rouiba, Oued Smar, Baba Ali et Chéraga ainsi qu'au niveau du port et de l'aéroport. «Nous ne partons pas en guerre, ce sont des mesures préventives.» De son côté, Abdelmadjid Sidi Saïd a fait une intervention assez virulente, en réponse au matraquage des médias français. «Nous n'avons de leçons de démocratie à recevoir de personne», lancera-t-il. «Nous sommes un pays mûr. Les pires moments, nous avons dû les affronter seuls, sans l'aide de quiconque.» Il a réitéré les orientations données par son camarade, non sans dénoncer de nouveau les scènes de pillage et de saccage. «Une entreprise détruite à El Harrach vient de laisser sur la paille 600 travailleurs», dira-t-il en insistant sur la préservation de l'outil de production : «Nous n'accepterons jamais l'utilisation de la démocratie pour casser le pays. Il n'est pas non plus question de retourner à la décennie rouge.»