Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Le mouvement syndical en Algérie a, pendant plusieurs années, été marqué par des luttes ouvrières qui trouvent leur origine dans la lutte du mouvement national algérien. A partir duquel est née l'Union générale des travailleurs algériens. Une organisation syndicale vite mise sous la houlette du parti unique, une fois l'indépendance du pays arrachée. C'était lors du congrès de 1963 lorsque, au cours d'une offensive sans pareille, la police s'est introduite dans la salle pour confisquer les rênes du syndicat, sur ordre de l'ex-président Ben Bella. L'UGTA était devenue un appendice du pouvoir et consacrée organisation de masse inféodée au FLN. Ce n'est pas pour autant que les cadres syndicaux et autres syndicalistes de base s'y soient résignés. Même avec l'avènement de l'article 120, ils engageaient des luttes à inscrire dans les annales du mouvement syndical algérien post-indépendance. A l'instar de la grève de la Régie syndicale des transports algérois (RSTA), pour ne citer que celle-là, qui s'est achevée par la satisfaction des revendications des travailleurs, contraignant même feu Houari Boumediene à se déplacer en personne pour discuter avec les syndicalistes. Ces débats y étaient houleux, passionnés et passionnants ; les syndicalistes de base se refusant à toute surenchère de la part de la direction de l'UGTA de l'époque. Jusqu'à octobre 1988, où les adeptes du renouveau syndical se sont regroupés, sans pour autant quitter l'organisation, pour exiger la tenue d'un congrès extraordinaire et l'indépendance du syndicat. 1990 a sonné le glas du syndicat unique inféodé à un parti politique. Sur proposition de l'Union générale des travailleurs algériens, la loi sur le droit syndical a consacré le pluralisme syndical. Depuis, 53 syndicats ont vu le jour, outre l'UGTA. Mais, contrairement à la centrale, ces syndicats se sont formés sur une base corporatiste. Dès lors, ils ne pouvaient prétendre à la représentativité reconnue à la première organisation syndicale du pays. Cela ne les a pas empêchés de mener des luttes, mettant souvent dans la rue leurs revendications socioprofessionnelles et dénonçant leur non-reconnaissance par les pouvoirs publics en tant que partenaire social à part entière. L'avènement du pluralisme syndical a coïncidé avec l'ouverture du pays à l'économie de marché. Une situation qui n'a pas été sans conséquences sur les travailleurs. Aussi, la lutte syndicale se devait de s'adapter aux nouvelles donnes et trouver une nouvelle forme de combat qui tranche avec la simple revendication, sans abandonner le recours aux arrêts de travail. Mais il faut savoir aussi que le mouvement syndical a connu un net recul au niveau mondial. Un recul qui n'a pas été sans répercussions sur le combat ouvrier, rendant ainsi le mouvement syndical plus faible que jamais.