Photo : S. Zoheir Dans son dernier numéro, le magazine espagnol, la Tribune de l'eau, a évoqué le problème de l'agriculture écologique comme réponse au changement climatique. La semaine écoulée a été marquée par des Journées de l'agriculture écologique et de lutte contre le réchauffement global, organisées par la Fondation Institut d'agriculture écologique et durable (FIAES) à la Tribune de l'eau. Lors de cette manifestation, il a été indiqué que l'agriculture contribue au réchauffement global mais qu'elle est aussi l'une des activités les plus affectées par ce phénomène. Plus de 20% des émissions de gaz à effet de serre d'origine anthropogénique proviennent de l'agriculture conventionnelle. L'agriculture écologique, a-t-on ajouté, est, elle aussi, un cloaque à CO2, mais ses émissions sont plus faibles et elle maintient donc l'équilibre entre absorption et émission. C'est ainsi que José Moratal, trésorier de la FIAES, a défendu l'implantation de l'agriculture écologique pendant l'inauguration de ces journées. Parfois, les politiques locaux, a-t-on expliqué, se présentent comme les défenseurs de l'environnement, en affirmant qu'ils réduisent les émissions de CO2 en plantant des arbres, sans tenir compte des émissions agricoles. Antonio Ruiz, du Comité d'agriculture écologique d'Aragon, pense que les administrations doivent appuyer de manière efficiente un système de production, l'agriculture écologique, qui ne l'est pas en ce moment, et leur demande de s'engager à mettre à exécution les conclusions de ces journées. La conférence a justement mis en rapport l'agriculture et le changement global. Benjamín Gimeno, du Centre de recherches énergétiques, environnementales et technologiques (CIEMAT) au ministère de la Science et de l'Innovation, affirme que toutes les pratiques écologiques ne réduisent pas les émissions, parce que, dans l'agriculture, il faut tenir compte de la température ambiante, de la pluie et des espèces plantées. La combinaison de ces circonstances pourrait émettre autant de gaz à effet de serre que dans l'agriculture conventionnelle. Il est vrai, cependant, que les recommandations pour réduire les émissions ressemblent fort aux pratiques de l'agriculture écologique, lesquelles contrôlent l'irrigation et les apports d'azote dans les cultures. Pendant deux jours, les quinze intervenants participant à ces Journées ont analysé l'usage durable de l'eau et le changement climatique ainsi que tous les défis auxquels ce phénomène nous confronte. Ils ont également discuté des appuis institutionnels dont a besoin l'agriculture écologique et des plans d'action actuellement développés.