Le développement du handball, en Algérie et à travers le monde, doit beaucoup au milieu scolaire et universitaire. En effet, les enseignants de l'éducation physique et sportive (EPS) ont joué un rôle de première importance dans la popularisation de ce sport collectif, aussi bien chez les garçons que les filles. C'est généralement à ce niveau que les clubs puisent pour recruter de nouveaux talents afin d'étoffer leurs effectifs. Depuis le milieu des années 1960, les championnats scolaires et universitaires retenaient l'attention des entraîneurs et des présidents de club qui y viennent pour prospecter et enrôler de nouvelles valeurs. L'Algérie, qui compte depuis toujours parmi les meilleures nations africaines de la discipline, a accordé un intérêt particulier au dossier des sports scolaire et universitaire. Au cours des années 1980, l'équipe nationale algérienne a pratiquement raflé tous les titres continentaux du jeu à sept en monopolisant la représentation du continent noir dans les Championnats du monde et les jeux Olympiques et méditerranéens. Cette suprématie allait ensuite connaître une certaine décrue durant les années 1990. Pendant cette décennie de crise politique et sécuritaire, la pratique sportive dans les établissements de l'enseignement a été pratiquement déstructurée, produisant un impact négatif pour l'élite. Le niveau des petites catégories s'en est sensiblement ressenti. Profitant de cette stagnation conjoncturelle, les Egyptiens et les Tunisiens montent au créneau pour disputer le leadership africain aux Verts. Cependant, même si l'équipe nationale éprouvait quelques difficultés dans les finales des compétitions majeures, les clubs algériens imposent toujours leur domination dans les tournois internationaux. Avec le début du troisième millénaire, on s'est appliqué à relancer les sports scolaires même si les moyens et l'encadrement enregistrent encore quelques déficiences. Les pouvoirs publics, à travers une collaboration naissante entre le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et les départements de l'Education nationale (MEN) et de l'Enseignement supérieur (MESRS), s'emploient à redonner au sport scolaire ses lettres de noblesse. Soulignant «toute l'importance de la formation et l'encadrement des jeunes talents, à travers le développement du sport scolaire qui constitue la pépinière du sport d'élite», Hachemi Djiar, le MJS, a récemment réitéré la volonté commune du gouvernement de bien s'occuper des petites catégories pour garantir une meilleure relève. Un intérêt particulier serait dorénavant accordé aux compétitions scolaires et universitaires dans l'objectif de relever leur niveau et d'améliorer la qualité de la formation. Les petits clubs formateurs, qui manquent terriblement de ressources, devraient aussi bénéficier de cette attention. Les efforts des petites équipes comme la JSA Ouzellaguen ou le MC Saïda, entre autres, pour la relance du handball algérien méritent l'assistance et le soutien des collectivités locales qui focalisent généralement sur le foot. En plus des problèmes d'infrastructures et d'équipements en matériel pédagogique qu'on doit régler instamment, les encadreurs de ces pépinières méritent aussi plus d'égards et de considération. Des indemnités conséquentes doivent être allouées aux formateurs. C'est le minimum que l'on puisse faire pour redorer le blason du handball algérien. Les Verts, qui participent actuellement au Mondial de Suède, ont réussi à s'imposer devant la Roumanie (25/24) et l'Australie (27/18) en s'inclinant sur le fil devant la Serbie (24/25). Avec un peu plus de rigueur et d'application tactique, les camarades de Messaoud Berkous auraient pu aller plus loin dans cette messe planétaire de la petite balle. Suite aux deux autres défaites essuyées respectivement face à la Croatie (16/25) et le Danemark (19/26), les capés de Salah Bouchekriou jouent désormais la poule de classement (13ème à la 24 ème place). Un résultat qui témoigne du retour progressif du sept algérien sur la scène internationale, même s'il est encore loin des aspirations des fans. Ce retour a évidemment besoin d'être boosté par un travail sérieux à la base. Les jeux scolaires, les compétitions universitaires et les petits clubs formateurs constituent justement cette base qu'on doit conforter avec tous les moyens nécessaires. K. A.