Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Bien que la rentrée sociale et scolaire soit passée, les tracasseries des citoyens ne cessent d'augmenter concernant la délivrance de documents d'état civil (acte de naissance de type 12S, fiche familiale, attestation de résidence) ou tout simplement pour obtenir une simple signature afin de légaliser une pièce administrative exigée par les différents organismes lors de la constitution d'un quelconque dossier. En dépit des aménagements faits et des dispositions prises par les autorités locales afin d'atténuer les désagréments des citoyens au niveau de l'APC de Bouira ainsi que les chefs-lieux des grandes agglomérations, ces prestations restent non satisfaisantes aux yeux de nombreux citoyens. Pour un grand nombre d'entre eux, se rendre au niveau du service d'état civil nécessite une grande patience.De plus, il faut se lever tôt, sacrifier une journée de travail ou être épaulé pour se faire délivrer un document d'état civil au niveau de l'APC de la majorité des municipalités.Sur les lieux, des files d'attente interminables et des bousculades finissant par des bagarres, et ce, sans parler des insultes et tous les écarts de langage qui s'échangent à longueur de journée entre des personnes exaspérées devant les guichets de la mairie.Dès l'ouverture, on étouffe, faute d'aération et du manque d'espace. Lors de notre passage en ce lieu, surtout inutile d'interroger les gens sur ce qu'ils subissent. Ça se lit sur tous les visages. Tout le monde est sur les nerfs. Par cette journée d'hiver, c'est intenable, toutefois plusieurs préfèrent fuir le froid et se réfugier à l'intérieur. Des citoyens ont déploré cette situation. «Pour avoir un simple document, il faut attendre deux jours et parfois plus pour atteindre le guichet», lance un homme d'une trentaine d'années, loin d'être content, car dans l'intervalle entre lui et le guichet il y a plus d'une vingtaine de personnes.Pour un autre jeune qui est venu de Aïn Bessam, c'est le même calvaire. Celui-ci est là pour un acte de naissance n°12, et c'est la troisième journée consécutive qu'il fait le déplacement depuis Aïn Bessam, vainement. «Je ne sais quoi faire, j'ai l'impression que je vais passer ma vie à faire la queue», ironise un autre jeune chômeur. «Ça manque même d'oxygène à l'intérieur, on respire mal», ajoute un vieillard de 70 ans, venu légaliser quelques documents, pour la délivrance d'une carte d'identité biométrique. Vers les coups de midi, le service achève la partie matinale de son travail, la porte principale est déjà fermée. «C'est l'heure des braves», lance un fonctionnaire qui affirme être dépassé par l'affluence des citoyens. Face à cette situation qui persiste depuis des années, «aucune mesure n'est prise afin d'offrir au citoyen un service digne de ce nom», lance un jeune outré par la fermeture des guichets.Ces derniers mois, des contraintes supplémentaires sont venues s'ajouter aux effets néfastes de la bureaucratie ; elles touchent les citoyens concernés par le problème de fournir l'extrait de naissance pour l'obtention de ce document, ce qui a incité beaucoup d'administrés à renoncer aux procédures de rectification nécessaires par voie judiciaire, qui aboutissent par voie de conséquence à la reconstitution de toutes les pièces administratives liées à leur vie professionnelle et même après. La procédure en vigueur en matière de constitution de dossier pour l'obtention ou le renouvellement du passeport ou de la carte nationale d'identité présente plusieurs inconvénients et concerne principalement l'extrait de naissance spécial S12 exposé à des pénuries permanentes d'imprimés, de même pour l'obtention du certificat de nationalité pour les citoyens confrontés aux discordances des noms patronymiques allant du demandeur jusqu'au père et parfois grand-père, ce qui ne leur permet pas l'obtention du certificat de nationalité algérienne.