Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Malgré les mesures prises par le gouvernement pour tempérer les ardeurs des usagers de la route, et essayer de réduire le nombre d'accidents de la circulation, les collisions ne cessent d'augmenter dans les villes et à l'extérieur des agglomérations, se soldant chaque jour par des décès et des blessés. Les campagnes de sensibilisation et autres dispositions de contrôle prises par les secteurs chargés de la sécurité routière se sont révélées vaines et les routes continuent encore de tuer. Le phénomène a pris tellement d'ampleur que les automobilistes et les responsables parlent déjà de terrorisme routier, en raison des nombreux accidents qui ne cessent d'endeuiller de nombreuses familles de la région. En effet, les RN 5, 26, 18 et le CW 127, ainsi que le tronçon de l'autoroute Est-Ouest, sont qualifiés de tronçons de la mort par les usagers. Selon le bilan établi par la Protection civile, près de 258 accidents de la circulation ont été enregistrés durant le premier semestre de 2009 sur les routes de la wilaya de Bouira. Résultat : un total de 45 morts et de 494 blessés selon un bilan de la Gendarmerie nationale. Ce bilan est inférieur à celui enregistré l'année dernière durant la même période où 64 personnes avaient perdu la vie dans les 601 accidents répertoriés. Une baisse que le commandant Alleg justifiera par la présence quasi permanente sur le terrain des différentes brigades (mobiles, barrages…), ainsi que l'ouverture d'un tronçon de l'autoroute Est-Ouest. Les mêmes sources ajoutent que cette dernière compte dix points noirs sur les 16 recensés, suivie de l'autoroute avec trois points noirs, la RN 8 avec deux et la RN 18 avec un seul point noir. Par ailleurs, la Protection civile affirme que la rentrée sociale a été sanglante sur les routes. Du 1er au 13 septembre, il a été fait état de 8 morts et de 86 blessés dans les 33 accidents enregistrés. Parmi les causes de cette véritable catastrophe routière, il y a le non-respect du code de la route, les dépassements dangereux, l'excès de vitesse de vitesse, etc. C'est la RN 5 qui détient le record en nombre d'accidents suivie du nouveau tronçon autoroutier Lakhdaria-Bechloul via Bouira, malgré le redéploiement des unités mobiles de la Gendarmerie nationale et la police dressant de nombreuses contraventions et procédant à des retraits de permis. Cela n'a pas dissuadé les chauffards et les fous du volant de poursuivre leurs délits. Aucune source n'a pu confirmer les résultats de l'application du nouveau code de la route, cependant, des usagers ne cessent d'insister sur l'état déplorable dans lequel se trouvent les routes de la wilaya, notamment celles des agglomérations, objet depuis plusieurs mois de travaux de réhabilitation. Cela a engendré des changements répétitifs de plans de circulation. Ayant déjà été concernés par des mesures strictes par rapport à la formation des conducteurs automobiles, les auto-écoles ne sont pas épargnées par les critiques de citoyens qui les accusent de négligence et de passe-droits dans la délivrance de permis de conduire, notamment aux jeunes. De leur côté, des automobilistes se plaignent du comportement des piétons en ville et à l'extérieur. Selon un chauffeur de taxi urbain, les piétons traversent les rues de manière anarchique et empruntent souvent la chaussée réservée aux véhicules. Au niveau du chef-lieu de wilaya, les trottoirs sont soit exigus, soit détériorés ou squattés par les vendeurs. Les mesures restrictives décidées par l'Etat ne peuvent avoir aucun résultat si les usagers de la route et l'ensemble des citoyens ne prennent pas conscience et ne respectent pas les rudiments de la culture de la sécurité routière.