Photo : S. Zoheir Par Amar Rafa De retour des camps de refugiés sahraouis de Dakhla, Smara et «27-Février» à Tindouf, où il a effectué une visite de trois jours, du 23 au 25 janvier, Peter Zangl, directeur général chargé de l'aide humanitaire et de la protection civile à la Commission européenne (ECHO), a indiqué que «tout se passe bien pour les aides humanitaires fournies aux refugiés sahraouis». Lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de la Délégation de l'Union européenne à Alger, M. Zangl, évoquant son expérience dans les camps de réfugiés, a fait état des «conditions extrêmement difficiles» dans lesquelles vivent les Sahraouis : «Les enfants souffrent de malnutrition inquiétante et le désœuvrement est largement répandu au sein de la jeunesse.» Peter Zangl a indiqué que le système d'aide humanitaire «fonctionne raisonnablement bien» dans les camps de réfugiés sahraouis, arguant que «les aides humanitaires arrivent bien aux plus vulnérables» dans le respect des principes de «neutralité» et de «dignité» des populations sahraouies. Après avoir rappelé que la Commission européenne a contribué, depuis 1993, avec près de 170 millions d'euros, à la satisfaction des besoins vitaux des Sahraouis, il a précisé que cette aide a concerné essentiellement la couverture des secteurs prioritaires, à savoir l'aide alimentaire. Le reste a été réparti entre l'eau et la santé. Livrant ses impressions ainsi que celles du personnel qui l'accompagnait dans les camps de réfugiés sahraouis, il a déclaré que leurs déplacements étaient empreints de «sérénité». «Vous trouvez une situation de tranquillité. C'est rassurant», a-t-il affirmé. Il a toutefois indiqué avoir attiré l'attention des différents partenaires chargés de la distribution des aides, notamment les ONG, des agences de l'ONU, des représentants du Croissant-Rouge sahraoui au sujet des failles constatées. Il a également tenu une réunion avec le directeur des affaires multilatérales au ministère algérien des Affaires étrangères, auquel il a exposé les difficultés liées à sa mission dans les camps de réfugiés à Tindouf. Les doléances exprimées à cette occasion portent sur le fait que «l'aide humanitaire n'est pas défiscalisée» - une TVA de 17% étant appliquée aux produits importés par des ONG - et «les difficultés de mouvement» de ceux qui font le travail humanitaire car n'étant pas accrédités, a-t-il précisé. Relevant que «le dialogue a été constructif», M. Zangl a ajouté que son interlocuteur s'est engagé à trouver des solutions à toutes ces questions dans les meilleurs délais. Il a également affirmé que son organisme travaille en étroite collaboration avec le HCR. «Des situations comme celle des Sahraouis sont des crises oubliées, ne suscitant donc plus l'intérêt des médias», a-t-il souligné. Il devait ensuite mettre l'accent sur la nécessité de travailler ensemble avec les responsables sahraouis pour venir à bout du problème de malnutrition des enfants, affirmant, néanmoins, qu'une certaine diminution a été enregistrée durant les dernières années. En réponse à des interrogations s'y rapportant, Peter Zangl a indiqué que l'objet de sa mission est de «chercher les faiblesses qui existent comme dans tout programme afin d'y remédier». Même si «le système fonctionne bien, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de failles», a-t-il estimé, en expliquant avoir demandé aux partenaires de faire du «monitoring».«Notre préoccupation est d'assurer mois par mois la même aide jusqu'en mars 2012», a-t-il conclu, rappelant que la Commission européenne a, en 2010, alloué 10 millions d'euros d'aide humanitaire aux refugiés sahraouis.