Synthèse de Ali Boukhlef Après des semaines d'attente, des membres du gouvernement viennent de s'exprimer sur les dernières émeutes survenues dans le pays et sur les revendications des partis politiques. Profitant des cérémonies de clôture de la session d'automne des deux chambres du Parlement, certains ministres, dont Yazid Zerhouni, ont donné leur version des choses.Si le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s'est refusé à tout commentaire se limitant à un «il faut faire la différence entre les lentilles et les haricots secs», pour inviter probablement à faire la différence entre la rumeur et l'information, son vice-Premier ministre est plus tranchant. «Nous n'allons pas lever l'état d'urgence», a répondu Noureddine Yazid Zerhouni aux questions des journalistes. «L'état d'urgence n'enfreint pas les libertés. On n'a pas instauré l'état d'urgence pour restreindre les libertés», a-t-il dit. Comme le ministre de l'Intérieur, pour le vice-Premier ministre, la marche à laquelle a appelé la Coordination pour le 12 février est interdite. «Officiellement, elle (la marche) est interdite. Mais ceux qui appellent à cette marche doivent assumer leurs responsabilités quant à la casse et aux dérapages. Nous avons tiré les leçons du 14 juin 2001», dira-t-il en ajoutant que la loi sur les associations sera prochainement «révisée».Pour sa part, Nacer Mehal, ministre de la Communication, a promis que la télévision nationale s'ouvrira aux débats politiques. «J'ai déjà déclaré, le 28 octobre 2010, qu'il est préférable que les Algériens discutent de leurs problèmes», a rappelé M. Mehal dans les couloirs de l'APN, exprimant son souhait de voir l'introduction du débat politique «se concrétiser très rapidement». Quant à l'ouverture du champ audiovisuel, elle «se fera dès la finalisation de l'étude de ce dossier» par le gouvernement, a indiqué le ministre.Pour l'emploi, le ministre de la Solidarité a indiqué que le gouvernement prévoit une réunion interministérielle aujourd'hui sur le sujet. «Toutes les mesures qui seront prises en matière d'emploi toucheront l'ensemble des catégories sociales, notamment les pères de famille, et pas uniquement les jeunes», a indiqué Saïd Barkat.