Le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Naït Abdelaziz, a appelé hier à la reprise du dialogue avec les pouvoirs publics qu'il estime interrompu. En regrettant le non-respect des échéances pour finaliser les dossiers entamés et traiter d'autres questions d'actualité, il interpelle le Premier ministre Ahmed Ouyahia pour fixer la date d'une rencontre au sommet de la tripartite afin d'entériner les dossiers sensibles de la retraite, des allocations familiales, du code du travail et du pacte économique et social… «C'est en quelque sorte une halte à observer pour évaluer ce qui a été déjà fait, ce qui reste à faire, comment le faire et avec qui le faire», estime-t-il. En marge de la session du conseil national ordinaire de l'Union nationale des entrepreneurs en bâtiment (Uneb), tenue hier à l'hôtel Safir, M. Naït Abdelaziz rappelle que, lors de la précédente tripartite, des mécanismes ont été mis en place pour le suivi des décisions ; une rencontre devait se tenir tous les trimestres. «Nous devions nous rencontrer au premier trimestre 2010. Or, le dialogue social est malheureusement rompu, même si nous sommes encore en contact avec les membres du gouvernement en charge des dossiers économiques à traiter. Mais nous avons besoin d'un signal fort de la part des pouvoirs publics», dira-t-il. «Si on n'arrive pas à respecter ses engagements à quoi ça sert de dialoguer», s'interroge M. Naït Abdelaziz. «Le dialogue conjoncturel nous gêne en tant que partenaire social. Il ne faut plus perdre son temps à déblatérer, à faire des réunions et à parler, il faut agir», ajoutera-t-il.Un dossier est en train d'être préparé pour le soumettre au gouvernement afin de lui rappeler que «chacun doit jouer son rôle et assumer ses responsabilités. Notre rôle et notre devoir est de faire des propositions au gouvernement et de l'interpeller», dira M. Naït qui ajoutera que les réformes économiques telles qu'elles sont menées actuellement «ne peuvent pas nous mener loin. Cela fait 15 années qu'on tourne en rond ; il faut en finir avec cette transition économique. L'entreprise algérienne doit être au centre des préoccupations de tout le monde car c'est un lieu de création de la richesse». Reconnaissant que «beaucoup de choses se font en Algérie même si c'est dans le désordre», le président du patronat ne manquera pas de signaler «un manque flagrant de communication sur ces réformes». Et de conclure que l'heure est à l'implication de tout le monde, citoyens, syndicats, consommateurs, patronat pour mener à bien ces réformes. Pour information, la session ordinaire du conseil national de l'Uneb a eu pour objectif de débattre des problèmes rencontrés par les entrepreneurs en bâtiment et de transmettre leurs doléances aux pouvoirs publics. B. A.