Le retard observé dans la tenue de la tripartite prévue avant la fin du premier trimestre 2010 est lié à la non finalisation du dossier de réforme de la retraite, a-t-on appris hier. La réforme envisagée nécessite plus de temps. Les commissions installées pour la préparation des dossiers de la tripartite, notamment celles chargées des questions de financement des PME, des allocations familiales et du crédit documentaire ont pu finaliser les travaux et préparer des dossiers à soumettre au Premier ministre. Cependant, la commission chargée de travailler sur le dossier de la réforme du système de retraite en Algérie n'a pas finalisé ses travaux, d'où la décision du report de la réunion de la tripartite. C'est ainsi qu'a tenu à nous expliquer, hier, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohamed Naït Abdelaziz, estimant que les trois parties (gouvernement, syndicat et patronat) ont pratiquement finalisé les principaux dossiers. Il s'agit, entre autres, des conditions de financement des entreprises, de l'application du crédit documentaire, de la prise en charge des allocations familiales et du projet du code de travail. Le groupe de travail qui s'est penché sur la réforme de la retraite a buté sur des difficultés, notamment la détermination de l'âge légal de départ à la retraite et la suppression du dispositif de la retraite anticipée, d'autant plus que cette nouvelle réforme a soulevé une polémique au sein des milieux syndicaux et professionnels, rejetant les modifications annoncées lors de dernière tripartie en décembre dernier. Selon le président de la CNPA, la non-finalisation de ce dossier a retardé la tenue de la réunion de la tripartite au sommet entre Ahmed Ouyahia, Abdelmadjid Sidi Saïd et les présidents des organisations patronales. Il se trouve aussi que le dossier sur les allocations familiales n'a pas été encore finalisé. Le ministre du Travail a affirmé le 1er mai lors d'une rencontre sur les conventions de branches que le groupe de travail installé à l'issue de la dernière réunion de la tripartite devra normalement présenter ces résultats à ce propos durant l'année en cours. LFC : la mise en œuvre pose problème Par ailleurs, M. Naït Abdelaziz affirme que les décisions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, notamment le paiement des importations par crédit documentaire, ne sont pas contestables sur le plan de la forme mais sur le plan de la mise en œuvre. «Les chefs d'entreprises sont vraiment inquiets du comportement de l'administration et des banques. L'Etat a décidé de développer le secteur économique productif, mais dans la réalité, les opérateurs se heurtent à des difficultés multiples. Nous sommes face à un système bureaucratique qui ne prend pas en compte les nouvelles orientations des pouvoirs publics», a tenu à préciser le patron des patrons tout en souhaitant que les institutions économiques chargées de l'exécution des décisions des autorités tiennent compte de la réalité des entreprises algériennes. «La mise en œuvre des décisions de LFC ne se fait pas dans l'intérêt des entreprises algériennes. Il est utile d'envisager un mécanisme d'évaluation des mesures prises afin de situer les dysfonctionnements», a déclaré le président de la CNPA, tout en avouant que les décisions du gouvernement sont souveraines et visent à renforcer l'économie nationale ainsi qu'à sa protection.