Photo : Riad Par Samir Azzoug Les habitants de la cité 594-Logements AADL de haï El Badr de Kouba ont été réveillés en sursaut la matinée de samedi dernier. La violence de l'assaut donné par les forces de l'ordre pour déloger les squatteurs de la cité mitoyenne a été largement décriée par les locataires. «Ça a commencé à 6 heures du matin. L'intervention des policiers était très violente. Ils ont tiré avec des bombes lacrymogènes contre des familles constituées de pères de famille, de femmes et d'enfants. Ils ont donné l'assaut et jeté les affaires de ces familles défavorisées par-dessus les fenêtres et les balcons», témoigne un jeune qui n'a rien raté de la scène, images vidéo à l'appui, en désignant du doigt la façade d'un appartement noircie par la fumée. Complaisant à l'égard des squatteurs, le jeune homme dit en connaître un bon nombre, les qualifiant de véritables «défavorisés habitant les quartiers et cités voisins» comme le bidonville de oued Ouchayeh, les cités de haï Ennakhil ou Boumaaza. «J'en connais qui habitent à sept familles dans un F5. Ils sont vraiment dans une situation difficile», affirme-t-il. Selon des témoignages recueillis sur les lieux, c'est dans la nuit de vendredi à samedi, vers 20 heures, que des personnes, dont le nombre varie selon les interlocuteurs de 150 à 300, ont illégalement occupé des logements sociaux finis «depuis des mois» et non encore distribués. «L'information ayant circulé très rapidement, plusieurs autres familles sont arrivées pour occuper des immeubles mitoyens encore en construction et d'autres appartenant à la Cnep», raconte un riverain.Hier matin, un dispositif impressionnant des forces anti-émeute était encore stationné autour de ladite cité théâtre de l'intervention. Des dizaines de véhicules de police encerclaient les lieux. «Ils ont vraiment été trop violents avec ces gens. Je ne cautionne pas le squat. Ils ont demandé à voir un responsable, mais on les a délogés d'une manière brutale. Deux personnes, un homme et une femme, ont tenté de s'immoler n'était l'intervention des policiers», s'indigne un quadragénaire. «Et puis, des immeubles complètement finis, fermés pendant des mois et avec les scandales sans cesse révélés sur des attributions d'habitations détournées ne peuvent qu'exacerber la tension sur le logement. Qu'on arrête toutes ces magouilles, qu'on distribue rapidement les logements achevés et qu'on cesse de narguer les personnes qui souffrent de ce manque», conclut-il. Dans une déclaration à l'APS, le directeur général de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) d'Hussein Dey, Mohamed Rahaimia, indique que plusieurs logements publics ont été squattés durant le week-end dernier à l'instar de la cité Mokhtar-Zerhouni (les Bananiers) et celles des 150 logements des Orangers (Bachdjarrah), 40 logements de Kadour-Rahim (Hussein Dey) et les 100 chalets à Bordj El Kiffan.Le même responsable affirme que l'ensemble des squatteurs ont été délogés samedi dernier et dénonce «les actes de vandalisme» comme le vol de la tuyauterie en cuivre et de la robinetterie.